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Le monde du circuit encore supérieur au monde IP

Depuis quelques années, les industriels, relayés par une cohorte d’experts de tout poil, s’évertuent à vanter les beautés du monde IP en général et en téléphonie…

Depuis quelques années, les industriels, relayés par une cohorte d’experts de tout poil, s’évertuent à vanter les beautés du monde IP en général et en téléphonie en particulier. Ils font miroiter la diversité des services, la faculté de les développer, de les déployer et ?” argument suprême ?” des coûts inférieurs. Ce dernier point étant faux ?” pour le moment.Evidemment, si l’on s’en tient au prix des matériels téléphoniques classiques ?” les commutateurs d’entreprise, par exemple ?” et à celui de leur équivalent dans le monde IP, l’avantage revient souvent aux seconds. Mais c’est avoir la vue un peu courte, car il faudrait aussi mettre en balance la qualité de service et la fiabilité des systèmes. On peut dire ce qu’on veut, un téléphone plante moins souvent qu’un PC. Et quand ce dernier est en rade, que fait-on ? On décroche le téléphone. Quel recours aurons-nous lorsque ce dernier appartiendra également au monde du paquet ? Nos jambes pour courir vers le service informatique ? L’envoi d’une lettre ? J’ai encore eu la preuve de la supériorité actuelle du monde circuit (téléphonie classique) sur le monde paquet (IP) lors de la démonstration, par un grand constructeur, de son système UMTS. Dans la release 99, les communications temps réel (voix, vidéo) emprunteront le mode circuits, et les données le mode paquets. Ça n’a pas manqué : lors de la démonstration, les communications téléphoniques marchaient, mais surfer sur le web paraissait bien plus problématique. Et on était chez le constructeur, cernés par des bataillons d’ingénieurs, sur un réseau taillé sur mesure. Alors, le pauvre usager perdu…Le monde circuit est physique, donc lourd et coûteux à faire évoluer. Le monde paquet est une construction logicielle, avec la richesse et la puissance de cette technologie, mais aussi avec ses caprices. Je ne dis pas que, à la longue, tout cela ne sera pas résolu. Mais ce n’est pas pour aujourd’hui.Lorsque ce moment sera arrivé, on verra les utilisateurs opter pour ces solutions enfin matures. Et les experts proclamer fièrement qu’ils lavaient prédit. Avec cinq ou six ans de décalage. Un détail.

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Jean-Pierre Soulès