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Le monde des télécoms saute sur les occasions

Les matériels en fin de vie des uns peuvent rendre service à d’autres. Les gains financiers atteignent parfois jusqu’à 50 % par rapport au neuf.

‘ Au départ, les opérateurs étaient réticents à l’idée d’avoir recours au marché de l’occasion. Avec la crise et l’accélération de l’évolution technologique, ils y
viennent. ‘
Et pour Julien Vaché, responsable Europe du Sud de Somera, quand ils y ont goûté, ils ne peuvent plus s’en passer. C’est ce qu’avaient pressenti, dès 1995, les fondateurs de cette société
californienne devenue publique en 1999, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 200 millions de dollars en 2002 et emploie quatre cents personnes à travers le monde.

Somera démonte, remonte et teste les matériels

Contrairement à une idée toute faite, ses principaux clients ne sont pas de nouveaux entrants cherchant à limiter les investissements, ni des exploitants de pays en voie de développement ne pouvant s’offrir les matériels dernier
cri, mais bel et bien des opérateurs de renom. L’exemple type est celui de l’opérateur de téléphonie mobile qui souhaite déployer un réseau UMTS, tout en continuant de faire vivre son vieux réseau GSM qui génère le gros des
recettes.Or, il arrive que le constructeur n’assure plus la maintenance des premières générations d’équipements GSM. C’est là qu’intervient Somera, car la société rachète leurs parcs de matériels anciens à des
opérateurs qui désirent s’en débarrasser.‘ Autrefois, ils les auraient entreposés dans un hangar, explique Julien Vaché, mais les temps sont durs et il n’y a plus de petits profits. ‘ Résultat, Somera
peut fournir à l’un les équipements rachetés à l’autre. ‘ Nous ne jouons pas qu’un rôle d’intermédiaire ; nous apportons notre valeur ajoutée en effectuant le démontage propre des
installations, le test des équipements et leur remontage. ‘
Il arrive même que Somera travaille de concert avec les constructeurs. Ainsi, le premier apporte la plate-forme matérielle d’occasion, et le second le système d’exploitation. ‘ L’opérateur
peut réaliser jusqu’à 50 % d’économie et le constructeur n’a pas tout perdu. ‘
Récemment, l’opérateur de téléphonie mobile belge, Base (filiale de KPN), avait des soucis de calendrier dans le déploiement de son réseau et Ericsson, le fournisseur, ne pouvait tenir les délais. Somera a pu fournir trente-neuf
stations de base pour la première phase, en attendant que le constructeur prenne le relais.

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Jean-Pierre Soulès