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Le marché français des ASP, un joyeux capharnaüm

Aujourd’hui, le pire et le meilleur cohabitent sur un marché qui devra gagner en maturité avant de convaincre les entreprises des avantages du modèle ASP.

Lancée il y a près deux ans maintenant, l’idée de louer ses applications ?” plutôt que de les acheter et surtout de les administrer ?” a fait son chemin. Aujourd’hui, le marché semble prêt à décoller, les offres des prestataires français commencent à se concrétiser.Connu sous le nom d’ASP pour Application Service Provider?” traduit en français par fournisseur d’applications hébergées ?”, ce modèle devrait se révéler plus économique pour les entreprises qui n’auront plus à supporter les coûts d’infrastructures onéreuses et des ressources humaines pour les maintenir. Il devrait ainsi permettre aux PME, notamment, de s’offrir une informatique performante, digne de celle de grands comptes.Indéniables, ces avantages ne se concrétiseront toutefois que lorsque le marché se sera stabilisé. Car actuellement, tout le monde se proclame ASP.Que le prestataire se contente de louer une application sur Internet sans garantie de qualité de service ; qu’il vienne de passer des mois à concevoir une infrastructure digne des grands prestataires d’hébergement pour fournir un service performant et sans défaillance ; qu’il fasse du sur-mesure ; qu’il loue une application verticale, spécifique à un secteur d’activité ; qu’il se soit spécialisé dans des bouquets d’applications transversales…Mais l’offre d’un ASP est le fruit d’une combinaison de partenariats étroits entre l’éditeur de logiciels loués, l’opérateur de réseau et le prestataire qui commercialise l’offre auprès des entreprises. Si l’un des partenaires quitte le bateau, c’est toute l’offre qui est remise en cause.Résultat, avant de choisir son prestataire, l’entreprise a tout intérêt à bien peser la solidité des partenariats, la capacité de son prestataire à répondre à ses besoins spécifiques et surtout la viabilité financière de son ASP. Faute de quoi, elle risque de se retrouver seule, son informatique sur les bras.

De grandes questions restent en suspens

Pour aider l’entreprise, le consortium ASP, l’ASPIC, propose sur son site un guide d’achat. Mais c’est avant tout de normes de qualité et de ” nettoyage ” que le marché de l’ASP a besoin pour parvenir à convaincre les entreprises des réels avantages de la location d’applications.Enfin, de grandes questions restent également en suspens concernant la capacité et la liberté de l’entreprise à faire évoluer son informatique. Une fois liée à un prestataire, aura-t-elle encore la possibilité de changer d’application ou d’ASP ?Pour certains éditeurs, notamment ceux de PGI, le modèle ASP est l’occasion de toucher ?” et de fidéliser ?” des entreprises qui pouvaient jusqu’alors s’offrir des logiciels onéreux à l’achat et en maintenance. Dès lors, ne va-t-il pas chercher à étrangler l’ASP par des partenariats exclusifs qui laisseront peu de choix à l’entreprise.Sur ce point, les membres de l’ASPIC restent très discrets sur la nature de leurs accords avec les éditeurs : ” Nous faisons du sur-mesure, explique Christian Treu, directeur ASP de Steria. Nous sommes donc capables de nous adapter aux besoins de l’entreprise, et même d’intégrer son existant. “Est-ce à dire que Steria, qui a passé une accord avec JD Edwards, pourra proposer du SAP à son client ? De là à voir dans le modèle ASP, une nouvelle forme de distribution des logiciels à très forte valeur ajoutée pour les éditeurs, il n’y a qu’un pas que les réseaux de revente indirecte ont tout intérêt à surveiller de prêt…

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Marie Varandat