Quand Clément Delangue, Julien Chaumond et Thomas Wolf lançaient Hugging Face, il avait un rêve, un peu inaccessible : être la première entreprise à Wall Street avec un émoji à la place des lettres permettant d’identifier le ticket d’une entreprise cotée en Bourse.
À l’époque, leur entreprise se résumait à un chatbot disponible sur iPhone. En sept ans, tout a changé. Hugging Face est aujourd’hui le GitHub de l’IA ; une gigantesque plateforme web qui héberge et laisse à disposition de tous plus de 500 000 modèles d’intelligence artificielle, 250 000 ensembles de données et déjà plus de 10 000 clients payants.
Pour accélérer et rester la référence, Hugging Face vient de lever 235 millions de dollars et annoncer que sa valorisation atteignait désormais les 4,5 milliards de dollars. « Peut-être que pendant ce tour, nous devrions commencer notre exercice de lobbying auprès du Nasdaq pour qu’il nous autorise à utiliser des emojis sur son tableau d’affichage » plaisantait Clément Delangue dans une interview à CNBC après l’annonce saisissante sur la spectaculaire opération de financement.
Les big tech misent sur Hugging Face
Parmi les investisseurs, que des géants : Google, Amazon, Nvidia, Salesforce, DMLA, Intel, IBM ou encore Qualcomm. La raison ? Selon son cofondateur, elle est très simple : « les constructeurs d’IA utilisent Hugging Face toute la journée, tous les jours », déclarait-il.
Récemment, c’est Facebook qui a donné un nouveau souffle à la plateforme. Le groupe Meta, sa maison mère, a en effet annoncé son tout dernier modèle de langage Llama 2, et en profitait pour le proposer en open source, à la fois en collaboration avec Microsoft et ses outils, mais aussi sur Hugging Face, pour tous.
Si la plupart des développeurs connaissaient déjà la plateforme, son nom a commencé à se faire entendre du côté du grand public. En France, l’histoire de ces entrepreneurs français installés à New York est aussi une fierté. Avec la croissance du secteur, Hugging Face veut rester la référence pour embrasser le plus possible la vague de nouveaux usages et de nouveaux développeurs qui se présenteront.
« Peut-être que dans cinq ans, vous aurez environ 100 millions de créateurs d’IA. Et si tous utilisent Hugging Face toute la journée, tous les jours, nous serons évidemment dans une bonne position », déclarait Clément Delangue. GitHub, qui est de son côté la référence pour les développeurs web, appartient depuis 2018 à Microsoft, qui rachetait la plateforme au prix de 7,5 milliards de dollars.
OpenAI en dehors de la partie
Les modèles d’IA disponibles sur Hugging Face sont nombreux, et ne concernent pas uniquement des grands modèles de langage qui se concentrent sur la génération de texte. On retrouve aussi des générateurs d’images et aussi de voix, de sons.
Sont disponibles sur la plateforme, en plus du dernier Llama 2, le traducteur de Facebook Seamless M4T, ou encore le très intéressant et divertissant IDEFICS, que Clément Delangue mentionné à CNBC pour l’avoir utilisé et avoir été intéressé par les capacités de l’outil à pouvoir répondre aux questions de l’utilisateur sur une image qu’il aurait téléchargée.
Chez les acteurs qui ne sont pas encore passés par Hugging Face, on compte le populaire OpenAI. La société ne proposant pas ses modèles en open source. Pour les utiliser, il faut payer.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source : CNBC
“En France, l’histoire de ces entrepreneurs français installés à New York est aussi une fierté.”
C’est une fierté d’avoir laissé partir de tels talents ? >_<