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Le filtre anti-arnaques du gouvernement a du retard à l’allumage

Le filtre « anti-arnaques » du gouvernement va rater une échéance. Le dispositif censé prévenir l’internaute lorsqu’il se rend sur un site malveillant devait en effet être étrenné à l’occasion de la Coupe du monde de rugby qui débutera ce vendredi. Sans filtre…

La première version du filtre anti-arnaques voulu par le gouvernement ne sera pas mise en place pour la Coupe du monde de rugby, dont le coup d’envoi est pour ce vendredi 8 septembre. C’était pourtant une promesse de Jean-Noël Barrot, le ministre délégué chargé de la transition numérique, qui remonte au mois de février. Las, le dispositif n’est pas du tout au point.

Pas de pot pour le filtre

Le cabinet du ministre admet à L’Informé que l’objectif a dû « évoluer face à l’épreuve des faits et la complexité technique du dossier ». Il rappelle toutefois que la mesure doit être effective dans sa version finale pour les Jeux Olympiques de Paris, l’été prochain. Par ailleurs, « la mise en œuvre du filtre dépend également de l’adoption du projet de loi qui arrive à l’Assemblée nationale le 19 septembre ».

La loi SREN vise à sécuriser et à réguler l’espace numérique. Outre le filtre anti-arnaques, elle doit aussi mettre en musique le fameux contrôle controversé de l’âge des internautes par les sites pornos, ou encore le bannissement des cyberharceleurs.

Lire Voici comment le gouvernement compte s’y prendre pour rendre le Web plus sûr

Le filtre anti-arnaques implique une mobilisation des principaux éditeurs de navigateurs web, qui seront chargés d’alerter leurs utilisateurs d’un site malveillant (tentative d’escroquerie, hameçonnage…) en fonction d’une liste fournie par l’Arcom. Voici à quoi ressemblerait l’avertissement de sécurité :

Filltre Anti Arnaques 2
© Guillaume Rozier

La fondation Mozilla, qui édite le navigateur Firefox, s’oppose frontalement à ce dispositif, qualifié de «désastre pour un Internet libre et serait disproportionnée par rapport aux objectifs du projet de loi, à savoir la lutte contre la fraude ».

À en croire l’éditeur, le filtre instaurerait un « précédent inquiétant ». Aujourd’hui les sites de hameçonnage, mais qui sait si demain un gouvernement n’exigera pas le blocage des sites qui ne lui conviennent pas ? À la place, Mozilla suggère de tirer partie des outils existants « plutôt que de les remplacer par des listes de blocage de sites web imposées par le gouvernement ». Une pétition est d’ailleurs toujours en ligne pour « empêcher la France d’obliger les navigateurs comme Mozilla Firefox à censurer des sites web ».

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Source : L'Informé


Mickaël Bazoge