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Le chasseur de la toile : compilateur de données

Le cyberveilleur collecte, met en perspective et analyse les informations sur le réseau susceptibles d’intéresser ses entreprises clientes.

Jongler avec les termes, les langues, les sources d’information sur internet ” : voilà le quotidien d’Arnoul Dyèvre, veilleur chez Jipo, une société de conseil en stratégie et marketing dans le secteur des télécommunications et d’internet. Avec en poche un BTS de communication et de publicité, une maîtrise en relations internationales et un DESS de gestion du patrimoine immatériel de l’entreprise, ce jeune homme de 29 ans a le profil type du responsable de veille : une très bonne culture générale, une excellente maîtrise des langues (anglais et espagnol) et une expérience de terrain.Il a effectué deux stages au Centre d’études scientifiques de défense et dans le Centre de documentation de l’armement avant de rejoindre, en 1999, le Boston Consulting Group en tant que chargé d’études et de recherches. Un bagage professionnel qui lui permet d’acquérir des solides réflexes de recherche et de traitement de l’information. Aujourd’hui, son travail consiste à glaner les données sur le net pour répondre aux besoins de ses clients, essentiellement des grands comptes dans le secteur high-tech. Mais ce n’est pas tout. Le veilleur doit savoir traduire, mettre en perspective, analyser ses trouvailles. Son leitmotiv : “être en avance sur ce qui se passe “. Les missions vont de la simple étude de la concurrence ?” répertorier, par exemple, tous les services de webmail (solutions de gestion de mails par le web) des opérateurs téléphoniques internationaux ?” à des missions plus complexes avec parfois peu d’études disponibles sur la question, comme lorsqu’il s’agit d’explorer de fond en comble le marché de la téléphonie mobile en Slovaquie. “ C’est difficile d’évaluer un marché neuf, comme l’UMTS ou le GPRS dans un petit pays, explique Arnoul Dyèvre. Il faut se battre pour récupérer des chiffres, comparer les données avec d’autres nations pour en déduire les tendances du marché. Connaître par exemple l’utilisation du téléphone mobile. “Le veilleur doit être capable d’utiliser efficacement les outils d’investigation sur la toile, de plus en plus sophistiqués : le moteur de recherche, les sites spécialisés sur un secteur d’activité ou sur les études d’analystes financiers ainsi que les forums de discussion organisés autour de thèmes très pointus comme les formats de compression des données dans les télécommunications. Arnoul Dyèvre peut aussi mettre en place chez ses clients une cellule de veille et former les collaborateurs en interne à utiliser des méthodes de recherche et de capitalisation de l’information. Outre des qualités de chasseur, de curiosité, de flair, et d’organisation, aimer partager les connaissances est donc une condition sine qua non pour exercer le métier de veilleur. Comme le résume Arnoul Dyèvre, “il faut avoir ça dans l’âme“. Pour l’heure, Arnoul n’imagine pas faire autre chose, captivé qu’il est par l’idée “d’acquérir une expérience encore plus pointue dans le secteur des télécommunications et d’internet et d’avoir un sens critique toujours plus fort “.

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Sandrine Chicaud