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Lastminute, un billet pour l’Europe à 650 millions de francs

La start-up Lastminute.com se paie une entreprise plus connue et plus rentable qu’elle, dans le but de devenir le leader européen de l’achat de dernière minute.

” A l’avenir, le marché du voyage ne peut être qu’européen. Il suffit d’observer les mouvements entre les compagnies aériennes. Ces sociétés veulent également des interlocuteurs de dimension européenne “, explique Laurent Thérezien, directeur de Lastminute pour l’Europe continentale.Pour devenir un acteur de poids en Europe, Lastminute.com a donc choisi d’acquérir Degriftour, le leader français du voyage de dernière minute.Cela fait plusieurs mois que la famille Reversé, qui détient 78 % du capital du voyagiste, avait fait savoir qu’elle cherchait une ” solution capitalistique “, en clair à faire entrer un partenaire à son capital. Outre la famille Reversé, le management détient les 22 % restants.” Nous avons alors discuté avec toute la planète Internet “, raconte Pierre 
Alzon, DG de Degriftour. Pour finalement, accepter l’offre de rachat de Lastminute.com, qui a paru ” la plus logique aux yeux des actionnaires “. Quatre-vingt dix-huit millions d’euros peuvent effectivement être convaincants.” Nous sommes ravis de la signature avec Lastminute.com, parce que c’est réellement une capacité à s’internationaliser “, s’enthousiasme Pierre Alzon. ” Ce qui aurait de toute façon été très difficile avec Degriftour, à cause du côté tellement français de la marque “, reconnaît-il.Agé de 36 ans, Pierre Alzon est désormais DG de Lastminute France, en compagnie de Frédéric Battut, directeur en charge des voyages, et ex-directeur adjoint de Dégriftour, et de Denis Philippon, directeur en charge des autres secteurs.

Etre plus fort face aux Américains

Pour Lastminute.com, il était important d’être bien implanté en France, destination touristique numéro un en Europe. Et accessoirement de ” rafler ” Degriftour, avant que les américains comme Expedia ou Travelcity ne le fassent, reconnaît Laurent Thérezien.La marque Degriftour va donc continuer à exister encore un peu, le temps de convertir le public à la marque Lastminute.com.” 
Grâce à ce rachat, Lastminute dispose d’une marque puissante en France, ainsi que de revenus positifs qui lui permettront d’atteindre sa rentabilité plus vite que prévu “, concède Laurent Thérezien.En effet, en terme de revenus, Dégriftour est une société beaucoup plus rentable aujourd’hui que la start-up britannique. Au 31 mars, la première affichait des ventes de 83,7 millions d’euros, pour des bénéfices de 15,1 millions d’euros. Lastminute, sur les neuf derniers mois, en était à 34,9 millions d’euros de ventes, pour des pertes de 43,7 millions d’euros.Cependant, l’activité de Lastminute est plus large que celle de Dégriftour, qui est concentrée sur les voyages. Mais les deux entreprises avaient un point commun : le fait que 90 % des ventes sur Dégriftour étaient des achats de dernières minutes.De plus, 40 % des transactions effectuées sur Dégriftour se faisaient encore sur le Minitel. ” Même si ce n’est pas un média d’avenir, nous avions justement commencé à développer un service Minitel “, révèle Laurent Thérezien, directeur de Lastminute pour l’Europe continentale.Outre le Minitel, une convergence des plates-formes technologiques et des base de données est entamée. La technologie était d’ailleurs l’une des raisons du rachat : “Nous faisons la différence entre acteurs traditionnels et Internet. Car la vente de produits de dernière minute ne peut se faire qu’avec les nouvelles technologies, comme Internet, le WAP et la télévision interactive”, insiste Laurent Thérezien.Enfin, point positif, aucun licenciement n’est prévu, “dans notre secteur nous rencontrons plutôt une pénurie de personnel”, se réjouit Laurent Thérezien.

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Karine Solovieff