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L’Armée de terre sur le point d’élargir sa mémoire collective

Malgré les retards dûs à sa réorganisation, l’Armée de terre devrait bientôt pouvoir utiliser largement sa gestion de connaissances.

Un icone sur le poste de travail. C’est la fonction la plus voyante du nouveau système de gestion des connaissances de l’Armée de terre, pour l’instant. Le projet de Gestion électronique optimisée des données et des documents pour les études et l’entraînement (Géode) est à l’étude depuis le début des années 1990. Démarré en 1996, son déploiement s’est achevé au cours de l’été 1998. Il souffre quelque peu de la réorganisation de l’Armée de terre, également entamée en 1996. “Nous avons subi un léger ralentissement pendant un an depuis la fin du déploiement du projet. Mais le commandement de la doctrine et de l’enseignement militaire supérieur a identifié Géode comme l’un de ses objectifs prio-ritaires”, assure le lieutenant-colonel Sully Barbe, responsable de la maîtrise d’ouvrage de Géode entre 1997 et la fin du déploiement.

Une base de données complète sur les systèmes darmes

Au départ, le projet consistait à doter l’Armée de terre d’un système d’information texte ou image. Il devait fournir aux futurs utilisateurs une base de données complète sur les systèmes d’armes en service dans les armées françaises et étrangères, ainsi que des informations sur les structures et les effectifs. Aujourd’hui, entre six cents et sept cents documents sont accessibles à partir de vingt-deux sites interconnectés. Le système repose sur une architecture client-serveur, dont le c?”ur est constitué par un serveur HP et une base de données relationnelle Oracle. Pour l’interroger, on utilise Spirit, moteur de recherche en langage naturel de l’éditeur Technologies-GID. La maîtrise d’?”uvre est réalisée par Atos, également chargée de la maintenance, sous contrôle de l’Armée de terre. Au total, le projet Géode se chiffre à environ soixante millions de francs.Malgré ses promesses, ce système se heurte de front à la réorganisation de l’Armée de terre. Un contexte mouvant, qui a déplacé les priorités vers des problèmes plus urgents, comme les réaffectations de personnels. “Auparavant, les services n’étaient pas outillés pour partager l’information, note le lieutenant-colonel. Lorsqu’on faisait une étude, elle était ensuite difficilement exploitable.” D’où l’intérêt de Géode, qui, en plus de changer les habitudes, concrétise le rêve de donner une mémoire collective à l’Armée de terre. Le système prêt, quoique bâti sur des technologies parfois désuètes (voir encadré), il doit désormais passer le test des utilisateurs. Des formations sont prévues à tous les niveaux, depuis les cellules études des écoles militaires jusqu’aux officiers d’état-major et autres organes de commandement. “A cause de la jeunesse du système, une majorité d’officiers traitants n’est pas encore formée à Géode, conclut le lieutenant-colonel. La situation sera meilleure d’ici la fin de l’année.”

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Philippe Billard