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L’argent et le business

On ne parle plus que de cela : après avoir massivement embauché, certaines entreprises de la net économie réduisent leur voilure…

On ne parle plus que de cela : après avoir massivement embauché, certaines entreprises de la net économie réduisent leur voilure. Dernier en date, Amazon, qui va supprimer mille trois cents emplois (15 % du personnel). Et les médias de s’interroger immédiatement : ” Est-ce l’échec du modèle ? ” Alors, faisons un peu le tri dans toutes ces analyses un peu rapides. D’abord, les entreprises américaines licencient aussi vite qu’elles embauchent, depuis toujours et dans tous les secteurs d’activité. Leur business plan est ainsi fait que si les marges sont inférieures aux prévisions, elles rédui- sent les dépenses en conséquence et taillent sans vergogne dans la masse salariale, vue comme une ligne de coûts. Sans entrer dans un débat politique, constatons simplement que cette attitude pragmatique du libéralisme anglo-saxon a toujours choqué en France, où les lois sociales et les mentalités ne sont pas empreintes du même réalisme économique pur et dur. Rappelons aussi que, pour un salarié américain de la high-tech, changer régulièrement d’employeur est une pratique courante, qui fait partie du cursus et ne provoque pas de stress particulier. En tout cas, dans les statistiques, le résultat est un taux de chômage toujours largement inférieur aux Etats-Unis à celui de la France. Ensuite, le modèle essentiel d’Amazon, c’est la vente. Va-t-on tout d’un coup arrêter de vendre et d’acheter parce que la bulle financière internet a éclaté ? Dans ce cas-là, c’est de récession qu’il s’agit. Alors que, pour l’instant, on ne parle que de ralentissement de la croissance dans certaines zones du monde. Bref, quand les esprits se seront un peu calmés, on pourra peut-être dresser un bilan plus objectif de ce qui s’est passé ces derniers mois. Et cesser de brûler ce qu’on a adoré. On s’apercevra alors que, si les règles financières sont décidément intangibles, celles des affaires auront été considérablement modifiées par internet. Et les divergences d’analyse ne viendront plus que du poids accordé dans l’économie à l’impact respectif de ces deux composantes : largent et le business. Un vieux débat !

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Luc Fayard