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‘ La Wii, la PS3 et la Xbox contiennent encore trop de matières toxiques ‘

Entretien avec Zeina al-Hajj, responsable de la campagne ‘ Déchets électroniques ‘ de Greenpeace International.

01net. :
Greenpeace vient de publier un rapport sur la toxicité des matériaux contenus dans les consoles de jeux de nouvelle génération, la Wii de Nintendo, la PS3 de Sony et la Xbox 360
de Microsoft. Que dit-il ?



Zeina al-Hajj (Greenpeace International) :
Le rapport ‘ Playing Dirty ‘ analyse les produits chimiques et les matériaux toxiques qu’on trouve dans les trois grandes
consoles de jeux. On constate que
la situation n’est pas bonne. Si Nintendo a éliminé le béryllium et réduit les phtalates, on en trouve encore dans les consoles de Sony
et de Microsoft. En revanche, les retardateurs de flamme bromés sont peu présents dans leurs consoles, alors que Nintendo en utilise. Ce qui est étonnant, c’est que Sony a obtenu la troisième place dans notre
Guide pour une high-tech responsable pour avoir éliminé les PVC dans ses ordinateurs. Mais sa console ne
suit pas.Dans l’ensemble, quels problèmes pose l’industrie high-tech en matière d’écologie ?


Il y a trois grands types de problèmes tout au long de la vie du produit. A la production, cette industrie consomme beaucoup de ressources naturelles et d’énergie. L’institut Gartner estime que la production des ordinateurs
de bureau et des portables est responsable de 2 % des émissions de CO². Leur utilisation est également consommatrice d’énergie. Et en fin de vie, ils produisent beaucoup de déchets toxiques. L’ONU estime que nous rejetons chaque
année 50 millions de tonnes de déchets électroniques toxiques, ce qui comprend tous les produits qui se branchent. En Europe, malgré les directives, on ne sait toujours pas où finissent 75 % des déchets électroniques.Quelles sont les actions de Greenpeace ?


Notre campagne contre les déchets électroniques a deux buts. A long terme, nous voulons éliminer les composants chimiques toxiques. Entre-temps, nous voulons que les constructeurs prennent leurs responsabilités concernant les déchets
qu’ils engendrent. Ils doivent prendre des initiatives au-delà des réglementations, qui n’évoluent pas aussi vite que l’industrie. Par exemple, nous avons fait
campagne contre Apple avec l’aide des consommateurs. En mai 2007, Apple s’est engagé à éliminer les PVC et les
retardateurs de flamme bromés d’ici à la fin de 2008.Est-ce que les choses évoluent ?


Depuis 2007, Nokia et Sony Ericsson produisent des téléphones portables sans PVC. C’est un progrès. Depuis trois ou quatre ans, l’attitude des constructeurs a beaucoup changé. C’est grâce à des réglementations comme la
directive européenne ROHS (Restriction on Hazardous Substances), qui interdit l’utilisation de six familles de substances chimiques, comme le plomb et le mercure. Mais c’est aussi à cause de la publication de
photos de dépotoirs illégaux en Chine, en Inde et maintenant en Afrique. Ces dépotoirs sont des catastrophes pour les populations et pour l’environnement.Quel est votre avis sur la mise en place de la filière DEEE en Europe ?


Cette directive a été approuvée en 2002. Mais l’Angleterre ne commence la mise en place que cette année. L’Allemagne, qui gère bien ses autres déchets, doit encore trouver des solutions. C’est un bon principe. Mais, à
long terme, il faut résoudre le problème avec des produits verts qui soient meilleurs dans les trois grandes catégories (composants, consommation, recyclage).Que peuvent faire les consommateurs ?


Ils ont un pouvoir important sur ce marché très compétitif. Ils peuvent demander des produits plus verts, sans produits toxiques et qui durent plus longtemps. Nous demandons aux entreprises d’être plus transparentes sur leurs
produits, pour que les consommateurs fassent leur choix.Le clip de Greenpeace :

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Isabelle Boucq