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La télé de SFR passe au multiflux et au double direct

Enregistrer une chaîne et en regarder une autre simultanément, c’est désormais possible avec le décodeur TV de SFR. Petit bonus : le double direct (ou PIP) fait aussi son apparition chez l’opérateur.

A l’issue d’une phase de test de près de neuf mois, SFR lance enfin la télé multiflux. Très attendu par les abonnés, ce service gratuit permet de regarder une chaîne et d’en enregistrer une autre simultanément à partir du décodeur TV.

Il est progressivement déployé auprès des abonnés de SFR depuis hier, par le biais d’une mise à jour du décodeur. La totalité du parc installé devrait en bénéficier d’ici à ce jeudi soir, assure l’opérateur. Petite restriction : il faut impérativement disposer d’une box de quatrième génération pour en profiter.

Avec cette mise à jour, SFR se met au niveau de ses principaux concurrents, Free et Orange, qui proposent déjà un service similaire à leurs abonnés. Mais l’opérateur a réservé une petite surprise à ses clients : le double direct, que les connaisseurs appellent le PIP (picture in picture).

Cette fonction permet de garder un œil sur une autre chaîne sans quitter le programme en cours, grâce à une petite fenêtre incrustée en bas à droite de l’écran. Elle peut être activée depuis le bandeau info d’une chaîne, mais aussi depuis le zapping virtuel et le menu liste des chaînes. Cela s’applique à 140 canaux sur les quelque 150 disponibles dans le bouquet de SFR.

Certains téléviseurs équipés d’un double tuner offrent déjà cette possibilité. Mais SFR est le seul des trois principaux FAI à la proposer sur l’ADSL.

Tout le monde n’y aura pas droit

Le multiflux s’accompagne d’une limitation propre à l’ADSL : le débit disponible. SFR précise que le débit IP nécessaire pour un flux SD (simple définition) est de 2,5 Mbit/s. Ce plancher passe à 6 Mbit/s pour un flux HD. Le calcul est vite fait : pour enregistrer et regarder deux chaînes SD, il faut disposer d’un débit d’environ 5 Mbit/s. Le seuil monte à 8,5 Mbit/s dans le cas d’un programme SD et d’un autre en HD. Pour deux chaînes HD, il faut 12 Mbit/s IP (soit 14,5 Mbit/s ATM) (1).

Un test de débit sera effectué en temps réel lors d’une tentative d’activation du double flux. Un message alertera les utilisateurs en cas de débit insuffisant. Dans ce cas, ils disposeront d’un recours : utiliser le tuner TNT, qui ne consomme pas de bande passante, pour regarder ou enregistrer l’une des deux chaînes de leur choix. Mais l’astuce ne s’applique qu’au bouquet gratuit de la TNT (18 chaînes nationales).

SFR profite de cette mise à jour pour introduire le multisource. Ce nouveau terme barbare désigne le fait d’offrir sur un canal le meilleur flux possible d’une chaîne, sans contraindre le téléspectateur à utiliser sa zapette.

Exemple : les abonnés n’auront plus à passer sur le canal 101 pour profiter de TF1 en HD. Cette dernière sera accessible directement sur le canal 1, si le débit de leur ligne (ou leur réception TNT) le permet. Ils pourront aussi assigner manuellement à un canal la source de leur choix (TNT, TNT HD, DSL, DSL HD).

Le multiroom, c’est-à-dire la possibilité de regarder deux chaînes différentes sur des téléviseurs différents, n’est pas au menu de cette mise à jour, contrairement à ce que SFR avait laissé entendre au mois de septembre dernier, au début des tests. Mais le FAI réserve peut-être ce service pour son futur décodeur, dont l’arrivée est prévue en cours d’année.

1. Le débit ATM est mesuré directement après le DSLAM de l’opérateur, tandis que le débit IP est mesuré entre le DSLAM et l’abonné. L’écart est de 20 %. Autrement dit, un débit ATM de 10 Mbit/s équivaut à 8 Mbit/s de débit IP.

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Stéphane Long