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La révolution à 6 euros

Le fournisseur d’accès Free lance sa nouvelle box, une révolution qui a de quoi faire trembler la concurrence !

Le patron du fournisseur d’accès Free, Xavier Niel, était visiblement dopé à la méthode Steve Jobs pour le lancement de sa nouvelle box le 14 décembre. “ C’est une révolution ”, la phrase fétiche du patron d’Apple, était servie à toutes les sauces par le gourou de Free. On le comprend aisément, puisque la fameuse version 6 de la box, qui regroupe en fait deux boîtiers (Freebox Server et Freebox Player), et qui sera disponible dès le 3 janvier, répond au nom de Freebox Révolution. Et le show lui-même était particulièrement léché, avec Niel en showman expérimenté, des démonstrations vidéo et en live réglées aux petits oignons et des invités de marque : de Philippe Starck, le designer star des boîtiers, à Paul Otellini, le PDG d’Intel, qui avait enregistré une vidéo pour l’occasion.

Intel inside

Manifestement, Free préparait son coup depuis longtemps. “ Si nous n’inventons pas, personne n’inventera ”, argue Xavier Niel. Alors, après avoir lancé le triple play en France en 2003, et la Freebox HD en 2006, Iliad, la maison mère de Free, planchait depuis trois ans sur la succession. Et le résultat est effectivement riche en promesses, tant du côté matériel que du côté des services.Le premier pavé dans la mare se situe dans le domaine du mobile, là où l’on n’attendait pas forcément Free avant 2012 et l’ouverture de Free mobile : l’offre Freebox Révolution inclut tous les appels vers les mobiles en France métropolitaine, en illimité ! Le tout sans augmentation de prix apparente : l’offre reste calée sur les fameux 29,90 euros par mois. Salve d’applaudissements. Mais vient désormais s’ajouter une “ option dégroupage total à 5,99 euros par mois ”. Seule annonce de l’événement qui n’aura attiré aucune ovation du public…Mais au final, les annonces chocs étaient bien au rendez-vous, et en nombre : compatible fibre et ADSL, la Freebox Révolution passe à une capacité de stockage de 250 Go, située dans le Server, mais accessible de partout, puisqu’il s’agit d’un véritable serveur de fichiers en réseau (Nas). Côté boîtier télé, la Freebox Player, avec un lecteur Blu-ray intégré, justifie presqu’à elle seule le passage à la nouvelle version. Et dotée d’un processeur Atom Intel 4100 à 1,2 GHz, la Freebox se veut également être la première “ Smart TV ”. L’interface, fluide, permet d’afficher les programmes diffusés sur deux chaînes en même temps. En fait, le processeur fait du boîtier un véritable mini-ordinateur. Et Free promet donc une multitude d’applications accessibles par le Freestore, un marché d’applications dans la droite lignée des App Store et autres Android Market. Avec l’adjonction d’une télécommande dotée d’un gyroscope et d’un accéléromètre, bref, un clone de la Wiimote, le pas est franchi et la Freebox se transforme en console de jeux, aux capacités graphiques cependant limitées.

La box des pirates ?

On ne peut s’empêcher de repérer également un missile adressé à l’Hadopi dans la nouvelle offre : la Freebox Server facilite l’échange de fichiers entre internautes, en utilisant plusieurs protocoles (FTP, HTTP) dont le fameux BitTorrent. Et il n’est pas dit que les agents des ayants droit de l’industrie culturelle parviennent à repérer facilement les adresses IP sur le réseau des Freenautes. Dernier coup bas : la Freebox Revolution permet d’automatiser les téléchargements de fichiers… Un peu comme s’il était écrit en gros sur la box “ facilite le piratage ”. Ce qui rappelle quand même le rôle sulfureux des fournisseurs d’accès dans la problématique du piratage.

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Stéphane Viossat