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La revanche programmée du petit écran

En deux ans, la pénétration de la télévision numérique a triplé en Europe, introduisant une forme d’interactivité inédite dans les foyers. Avec ces plates-formes, un nouveau modèle d’affaires se dessine.

En deux ans, les services interactifs des bouquets de télévision numérique se sont multipliés, enrichissant et diversifiant une offre déjà abondante.Selon une étude menée par la Sofres pour TPS en septembre 2000, le service Météo Express comptait 1,2 million d’utilisateurs uniques par mois, et le guide des programmes (EPG), 1,1 million. Si ces services n’attirent pas encore de nouveaux abonnés vers les programmes numériques, ils présentent de nombreux avantages. Ils permettent de retenir le téléspectateur sur une chaîne (stickiness), de le transformer en prospect (en enregistrant ses goûts durant une publicité interactive) ou, mieux encore, en acheteur.Ainsi, les services proposés par la télévision interactive (TVI), faute d’être un argument de vente, sont financièrement stratégiques. Mi-février, TPS a annoncé plus de 75 millions d’euros (492 millions de francs) de chiffre d’affaires généré par les services de sa plate-forme interactive en 2000, dont 5,6 millions lui reviennent directement. Le reste est reversé aux différents éditeurs ou chaînes de télévision.Pour la même année, Canal Satellite annonce plus de 105 millions d’euros générés par ses services interactifs, avec une ventilation comparable : plus de 45 millions d’euros pour les paris hippiques et autant pour le paiement des films à la demande, le solde se répartissant entre divers services (téléshopping, banque en ligne, etc.)Nombre de fournisseurs de contenu et services interactifs souhaitent profiter de cette manne, mais les places sont chères. Selon le cabinet d’études Forrester Research, les éditeurs de programmes s’acquittent de 1 million de livres (1,6 million d’euros) par an pour être présents sur Open…, la plate-forme interactive britannique du bouquet B Sky B. Telewest, troisième bouquet de télévision numérique en Grande-Bretagne, prélève chaque année une moyenne de 125 000 livres (200 000 euros) auprès de ses quelque 125 fournisseurs de contenu.Il est vrai que les perspectives sur ce secteur sont prometteuses : Jupiter Research estime que la télévision interactive européenne générera, pour ce qui est de la publicité et du commerce électronique, 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2005.À titre de comparaison, à la même échéance, ce chiffre pourrait atteindre 70 milliards d’euros pour l’univers PC et 5 milliards pour les téléphones mobiles connectés. À terme, ces différents supports sont destinés à devenir complémentaires, à condition toutefois que les contenus communs soient adaptés à leur contexte d’utilisation.

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BM