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‘ La promotion du logiciel libre est un facteur d’innovation essentiel ‘

Dominique Voynet (parti des Verts).

L’informatique est un secteur industriel qui a vécu toutes les mutations économiques de ces dernières décennies, du monopole du hardware à travers IBM à celui du software avec Microsoft,
à celui, demain, du contenu avec, peut-être, Google. Les Verts se sont toujours préoccupés de ces mutations en s’opposant aux tendances monopolistiques, qui dépossèdent les utilisateurs de leur liberté, au sens de la philosophie développée
par la Free Software Foundation et Richard Stallman.Nous avons été le premier parti politique à créer un site Internet, et à avoir pris position sur l’usage des standards ouverts et des logiciels libres en interne de notre mouvement et dans la société, en particulier dans les
administrations. Du niveau local au niveau européen, nous défendons les mêmes positions favorisant la coopération et l’extension des biens communs en régulant les inégalités de l’économie de marché.

Faciliter l’interopérabilité

La promotion du logiciel libre et du principe du Copyleft (1) est, pour nous, un facteur d’innovation technologique essentiel, source d’emploi et de démocratie. Il permet une coopération cruciale entre les informaticiens
et les utilisateurs. Ce qui est la source même de l’innovation. Il n’est pas question de laisser des multinationales acquérir la propriété d’une production collective à travers la brevetabilité des logiciels et la privatisation
de toutes les formes de savoirs (soutien à la Plos ?” Public Library of Science).Par contre, il faut aider les entreprises qui développent des services autour de ces techniques. Il faut aussi promouvoir les standards ouverts pour faciliter l’interopérabilité, interdire toutes les mesures techniques qui
l’empêchent. A la logique concurrentielle, nous préférons la logique coopérative. Cela permet la création d’emplois socialement utiles et nécessaires.De même, il faut mettre fin à la pratique des ventes liant logiciels et matériel informatique, contraire au code de la consommation. Ce qui remet en cause le droit à la concurrence et les libertés du consommateur. Nous soutenons la
plainte de l’UFC-Que choisir contre certains constructeurs et distributeurs. Mais il faudrait pouvoir aller plus loin, et autoriser les consommateurs à engager des actions collectives contre ceux qui ne respecteraient pas leurs
obligations.L’Etat doit jouer son rôle d’autorité publique. L’administration électronique doit être développée avec un accès adapté à l’information et aux services numériques. Mais il est indispensable que cela ne se
fasse pas au détriment des non-usagers (encore 50 % de la population), de territoires mal connectés, ou de personnes malhabiles devant un écran et un clavier. L’informatique à l’école est également importante ?” non pas
pour habituer les élèves uniquement à des produits marchands à travers des pseudo-guides d’information contraires au principe de neutralité scolaire, mais avec des ressources pédagogiques libres, produites de manière coopérative.

Un accès libre aux contenus publics

L’Etat doit aider le développement des infrastructures qui réduisent la fracture numérique, comme le haut débit, en assurant une péréquation entre les collectivités locales, et en garantissant un accès libre aux contenus publics,
dans l’esprit de la déclaration d’Autrans.Pour autant, en tant qu’écologistes, nous pensons que les TIC ne sont pas la solution à tous nos problèmes. Et que, comme beaucoup de technologies, la frontière entre leur utilité et leur danger est floue. Nous demandons un
moratoire avant tout usage des ‘ ordinateurs de vote ‘. L’informatisation de la société réduit les transports émissaires de gaz à effet de serre et facilite la vie des citoyens, mais elle peut
aussi constituer un danger. Il faut préserver la protection du citoyen en renforçant le rôle et les moyens de la Cnil en l’autorisant à donner des sanctions effectives, et non en mettant en place des ‘ commissions de
déontologie ‘
vides de sens. De plus, nous combattons les législations de ces dernières années qui, surfant sur la vague sécuritaire post 11 septembre 2001, s’attaquent à la vie privée sur internet et ne protègent
pas les données personnelles.(1) En approfondissement du copyright.Retour au dossier d’ouverture

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La rédaction