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La “high-tech réalité” tient-elle la route ?

A la télé, la nouvelle ” loft story ” s’installe en France et attire les téléspectateurs comme des mouches. On peut la qualifier de ce que…

A la télé, la nouvelle ” loft story ” s’installe en France et attire les téléspectateurs comme des mouches. On peut la qualifier de ce que l’on veut, on la regarde.Dans le secteur high-tech, on a aussi de nouvelles histoires. Je vous raconte laquelle ? L'” internet story ” ou la ” phone story ” ? Si la ” loft story ” bat déjà tous les records d’audience, les ” high-tech stories “, elles, battent des records de licenciement depuis 2001.En lieu et place des onze garçons et filles qui vont être filmés vingt-quatre heures sur vingt-quatre enfermés dans un loft pendant soixante-dix jours, on pourrait mettre de nombreux candidats : les spécialistes des profit-warning (alertes financières), les équipementiers télécoms ou les géants de la micro.Comme pour la ” loft story “, on pourrait même publier un site ” high-tech réalité.com “, qui diffuserait les mesures de plans sociaux, de chômage technique, de suspension de missions, les externalisations d’unités de production… et, pourquoi pas, les appels au boycott ! Remarquez, il serait bien difficile d’inciter au boycott des téléphones portables, des routeurs ou de mémoires Flash ! Que ferait-on des stocks de mobiles invendus ? Quand tous les membres d’une famille possèdent déjà leur portable, qu’ils n’en changeront pas de sitôt, et que les superservices WAP promis et attendus ne sont toujours pas au rendez-vous ! Dans la ” loft story “, des millions de téléspectateurs feront la loi et élimineront progressivement les candidats, pour ne laisser, au final, qu’un couple… artificiel. Du côté high-tech, la dure réalité économique (artificielle ?) pousse progressivement à la consolidation et à l’auto-élimination des acteurs. Si ces règles commencent vraiment à irriter dans d’autres secteurs (témoin Danone et Marks & Spencers), le monde high-tech, plus jeune, ne descend pas dans la rue, peine à maîtriser la situation, et ne sait plus très bien distinguer le réel de l’artificiel.Les gagnants, dans ce ” jeu ” ? Ce sont les actionnaires, calmés à coup d’annonces de suppressions d’emploi. Même si celles-ci nauront pas forcément lieu !

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CBu