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La COB émet des réserves sur l’entrée en Bourse de Liberty Surf

La société contrôlée paritairement par le Groupe Arnault et le britannique Kingfisher est le premier fournisseur d’accès gratuit à Internet à faire son entrée à la Bourse de Paris, sur le marché du Règlement mensuel.

Dans un avertissement joint à la note d’information de l’opération, la Commission des opérations de Bourse (COB) incite les futurs investisseurs à la prudence. L’objectif du gendarme de la Bourse, équivalent français de la Security Exchange Committee (SEC) américaine, est ‘ d’attirer l’attention du public sur les caractéristiques spécifiques de la société, notamment son absence d’historique, et sur les risques qui peuvent en résulter ‘. Cette prise de position, si elle a le mérite de la clarté, fait pendant au véritable traitement de faveur accordé au nouveau venu par les autorités boursières.
En effet tout candidat à la cotation au Règlement mensuel est d’ordinaire tenu de présenter ses comptes sur une durée minimum de trois ans. Or, Liberty Surf a moins d’un an d’existence. Seuls Eurotunnel et EuroDisney ont bénéficié de la même libéralité.
Autre point sensible, le capital mis en vente. La réglementation boursière exige que 25 %, au moins, du capital soit mis sur le marché, mais Liberty Surf ne proposera que 15 % de ses actions, avec 11 millions de titres.



Environ 500 millions d’euros pour financer les acquisitions



Les principaux actionnaires de l’entreprise, le Groupe Arnault et Kingfisher espèrent bien lever en Bourse près de 518 millions d’euros pour alimenter une politique d’acquisition menée à marche forcée par les rachats successifs de Nomade, de ResPublica, et de l’opérateur AXS Telecom.
Cependant un simple regard sur les comptes suffit à rendre perplexe. Pour son premier exercice, le groupe annonce en effet un chiffre d’affaires consolidé de 6,14 millions d’euros, pour une perte nette de 24,35 millions d’euros.
Des montants qui sont sans commune mesure avec la toute prochaine capitalisation boursière prévue sur le titre. Mais comme d’autres fournisseurs d’accès en Europe (Freeserve en Grande-Bretagne, Freenet en Allemagne, ou Terra Networks en Espagne), Liberty Surf risque à son tour de bénéficier du climat quasi euphorique qui prévaut aujourdhui sur la cotation en Bourse des valeurs Internet.

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La rédaction