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Jusqu’à 2 ans de prison requis pour une vaste escroquerie sur le Net

L’opération consistait à récupérer des identifiants de connexion bancaire par hameçonnage, puis à détourner des fonds vers l’Ukraine ou la Russie par mandats Western Union.

Des peines d’un mois de prison avec sursis à deux ans ferme ont été requises jeudi 27 septembre 2012 devant le tribunal correctionnel de Paris à l’encontre d’une quarantaine de prévenus poursuivis pour une vaste escroquerie bancaire sur internet organisée depuis la Russie et l’Ukraine. L’escroquerie, dont les principaux instigateurs n’ont pas pu être identifiés ou poursuivis, consistait à récupérer sur internet les identifiants de connexion ou les coordonnées bancaires de clients de banques françaises, le CIC et le Crédit Mutuel.

Deux techniques étaient utilisées. La première, le phishing, consistait à hameçonner les victimes en les incitant via des e-mails frauduleux à donner leurs coordonnées bancaires ou leurs identifiants de connexion sur Internet. Ces informations confidentielles pouvaient également être captées par des programmes espions. La seconde technique redirigeait les internautes qui se connectaient sur le site de leur banque sur des sites pirates qui enregistraient les identifiants de connexion.

340 000 euros de préjudice

Une centaine de victimes ont été recensées, pour un préjudice total de quelque 340 000 euros. L’enquête a permis d’éviter le détournement de 250 000 euros. L’argent frauduleusement récupéré était ensuite envoyé en Ukraine et en Russie via des mandats Western Union. L’enquête a permis de révéler que les organisateurs de cette escroquerie avaient mis en place 21 sociétés commerciales fictives qui assuraient les investissements nécessaires et des transferts de fonds provenant de clients imaginaires grâce à l’intervention de « mules », qui comparaissent devant le tribunal.

Celles-ci, dont 84 ont été recensées, avaient été démarchées par des courriers électroniques, parfois dans un français approximatif, qui proposaient de les recruter pour un travail financier très rémunérateur et qui ne demandait que peu de temps. Leur rôle était de renvoyer l’argent versé sur leurs comptes par mandats auprès de 35 destinataires, 28 en Ukraine et 7 en Russie. Près de 85 000 euros ont ainsi été envoyés par ce biais. Les « mules » effectuaient des virements d’environ 500 à 3 000 euros sur lesquels elles touchaient 7 %.

Jugement le 5 octobre

Dans son réquisitoire, le procureur a estimé que les prévenus « savaient » qu’ils participaient à une entreprise frauduleuse, mais que « tout le monde a fermé les yeux » en dépit des avertissements qu’ils avaient pu recevoir de la part de leurs proches ou de leur banque. Les avocats des prévenus se succédaient à la barre jeudi après-midi, plaidant la relaxe en expliquant que leurs clients n’avaient pas conscience de l’origine frauduleuse des fonds. Les débats devaient se poursuivre jusqu’à jeudi soir ou vendredi. Le jugement sera rendu le 5 octobre.

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AFP