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Jeux vidéo : la nostalgie est hors de prix

Rejouer à un jeu vidéo vieux de vingt ans sur votre console flambant neuve, c’est possible. Mais il vous faudra parfois dépenser plus de 40 euros pour retrouver les sensations de Tempest.
Game over !

Si vous avez dépassé la trentaine, peut-être vous rappelez-vous avec nostalgie les jeux vidéo des années 80. Et pourtant, qu’ils étaient laids ! Avec leurs deux ou trois couleurs, leur graphisme taillé à la serpe et leurs
crispants petits bips sonores, il fallait vraiment faire un effort d’imagination pour se croire aux commandes d’un vaisseau spatial ou en train d’exterminer des monstres glauques.Mais bon… On avait vingt ans… et puis (et surtout) on n’avait que ça ! Cette nostalgie de nos jeunes années, les éditeurs de jeux actuels ont décidé de nous la faire payer cher. C’est surtout depuis un an que le
phénomène a pris une grande ampleur, particulièrement sur la Game Boy Advance, la console portable de Nintendo.Aujourd’hui, les catalogues des éditeurs fleurissent de titres de jeux vidéo mythiques. Qui a oublié les Boulder Dash, Space Invaders, Duke Nukem, Centiped, Battle Zone et autres Pac Man ?
Autant de jeux qui fonctionnaient sur PC, sur Atari ou Commodore ou sur les bornes d’arcade installées dans les cafés.Proposer aux joueurs de retrouver des jeux vidéo d’antan, c’est une bonne idée. En revanche, les mettre au prix fort, c’est nettement plus discutable, d’autant qu’aujourd’hui le monde du jeu vidéo fait preuve d’une créativité sans
précédent. Si je consens à lâcher 60 euros pour un Gateway, un jeu pour lequel tout un quartier de Londres a été numérisé, ou un Rayman 3 aux décors magnifiques et au scénario plein d’humour, je ne
suis pas prêt à faire le même sacrifice pour une compile de petits jeux sortis des oubliettes de l’histoire.D’autant que je peux, dans la plupart des cas, les télécharger et y jouer gratuitement sur mon PC. Car c’est là que ça coince. Exiger 40 euros pour une compile d’anciens jeux demande un certain aplomb. En effet, n’oublions pas que,
pour ces jeux, les coûts de développement et de mise au point sont amortis depuis longtemps. Le seul travail, beaucoup moins important, est une recompilation pour le processeur de la nouvelle console.Il est vrai que, lors de cette exhumation de titres oubliés, certains éditeurs font un effort. Ainsi, sur la cartouche Game and Watch Gallery, destinée à la Game Boy Advance, Nintendo propose deux variantes de
chaque jeu : l’ancienne version, avec ses graphismes en ‘ fil de fer ‘, et une version modernisée, plus agréable visuellement.Mais tous ne font pas le même effort. Ainsi, sur la cartouche Atari Anniversary Advance, destinée à la même console, vous ne trouverez que la version d’origine de six anciens jeux comme Centiped, Battle
Zone
et autres hits des années 80. Les graphismes, prévus pour un écran de PC ou de console, sont quasiment illisibles sur la console de poche. Alors, dépenserez-vous 40 euros pour jouer à Missile Command dans le
métro ?


Je l’ai fait, on ne m’y reprendra plus !Prochaine chronique vendredi 9 mai* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur Individuel

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Etienne Oehmichen*