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iPad Air et iPad mini 2019, premiers tests : que valent les nouvelles tablettes d’Apple ?

Lancés sans keynote, les deux iPad répondent à des attentes très différentes avec une configuration identique et solide. Deux arrivées qui complètent la gamme d’Apple.

A Cupertino, on se souviendra sans doute de ce mois de mars 2019 comme de celui des résurrections. D’un côté, voilà débarquer un nouvel iPad Air, qui non seulement ramène à la vie une marque aimée de la gamme des tablettes d’Apple, mais fait revenir d’entre les morts l’iPad Pro 10,5 pouces, petit ange parti trop tôt. De l’autre côté, l’iPad mini, pas vraiment mort, car toujours en vie et commercialisé… mais oublié depuis presque quatre ans, se refait une santé.

Un état des lieux

Les iPad Air et mini 2019 sont désormais là, bien réels, et il est donc temps de faire un point sur leurs performances, avant que nos tests d’autonomie ne donnent leur verdict. Pour commencer, établissons évidemment le périmètre qui permettra de juger des performances des nouvelles tablettes.

Du côté du plus petit modèle, on se tourne logiquement vers l’iPad mini 4, le modèle précédent, que nous avions testé en octobre 2015. Pour l’iPad Air 2019, le comparer à l’iPad Air 2, sorti en octobre 2014, n’aurait aucun sens puisque la refonte de la gamme iPad lui a donné deux grands frères, à petit prix, les iPad 2017 et 2018, qui incarnaient respectivement la cinquième et la sixième génération de tablette Apple au format 9,7 pouces. C’est donc avec l’iPad 2018 qu’on comparera l’iPad Air 2019 et, aussi, avec l’iPad Pro 11 pouces, qui est le modèle qui le chapeaute directement dans la gamme.

Vous constaterez que nous avons également glissé l’iPad Pro 10,5 pouces dans ce petit jeu des comparaisons. Le nouvel iPad Air lui emprunte beaucoup, au niveau du design, évidemment, et aussi de quelques fonctions comme le bouton Touch ID ou le support du Smart Keyboard et de l’Apple Pencil de première génération.

Plutôt qu’un long discours, voici synthétisé en un tableau les éléments essentiels qui pèsent sur les performances des tablettes. La taille de l’écran, évidemment, ainsi que sa définition et sa résolution. Les technologies de la dalle peuvent également avoir un impact à la marge, surtout quand on parle du rendu ProMotion, qui fait varier le rafraîchissement de l’affichage en fonction des usages. Enfin, évidemment, le processeur, la quantité de mémoire embarquée et le processeur graphique.

Sur ce point, il est intéressant de noter que les iPad les plus anciens ou équipés de SoC sortis avant l’Apple A11 embarquent une partie GPU développée par la société britannique Imagination Technologies. Depuis 2017 et l’A11, Apple conçoit et intègre sa propre partie graphique, dont les performances, on l’a vu à plusieurs reprises, sont assez impressionnantes.

Deux frères…

L’iPad Air et l’iPad mini embarquent la même puce, l’A12 Bionic, dernière version en date, à l’exception de l’A12X Bionic, présente dans les iPad Pro 11 et 12,9 pouces. Les deux modèles sont également équipés de 3 Go de mémoire vive. Si le mini a évidemment un écran plus petit, la différence de définition n’est pas si importante et sa résolution est même supérieure à celle de son grand frère. Deux points qui expliquent des performances relativement proches, mais toujours légèrement en faveur de l’iPad Air. On ne s’attardera donc pas trop sur la comparaison entre les deux frères de sang – à puissance égale, les deux tablettes ne répondent pas aux mêmes attentes et usages, c’est évident.

En revanche, prenons le temps de comparer l’iPad mini 2015 et son renouveau. Les résultats obtenus avec Geekbench avec des tests appliqués sur un seul cœur puis sur plusieurs sont assez éloquents. L’iPad mini 2019 est 2,8 plus performant pour le test d’un seul cœur et presque 3,7 fois plus performant en multi-cœur. Autrement dit, si le boîtier ne change pas vraiment, la puissance embarquée n’a rien à voir.

On peut continuer l’exercice avec AnTuTu qui accorde un score de 362 849 au nouveau-venu, soit presque 7,8 fois le score de son aîné. Rappelons qu’AnTuTu mesure les performances du processeur, de la mémoire, du GPU et également la fluidité de l’interface, entre autres. Ce n’est plus un progrès, c’est un bond en avant, et c’est bien normal, presque quatre ans se sont écoulés entre les deux produits. Enfin, pour clore ce rapide comparatif de performances entre ces deux générations d’iPad mini, un outil de bench graphique comme 3Dmark Ice Storm fixe le gain de graphique à plus de x4. C’est considérable !

Petit duel des grands formats grand public

Maintenant, livrons-nous au même exercice avec les deux grands iPad non Pro : les iPad 2018 et l’iPad Air 2019. Le premier embarque une puce plus récente que celle présente dans l’iPad mini 2015, puisqu’il s’agit d’une A10 Fusion, introduite avec les iPhone 7 et 7 Plus en septembre 2016.
La différence de performances entre l’iPad « classique » et l’iPad Air, doté d’une puce introduite en septembre 2018, est donc moindre. Néanmoins, c’est une belle illustration des progrès réalisés par Apple en l’espace de deux ans.

Ainsi, l’iPad Air est quasiment deux fois plus performant que l’iPad si on se fie au résultat multi-core de Geekbench. L’écart se creuse un tout petit peu plus avec AnTuTu 7, x2,13, ce qui confirme une domination sans contestation possible. Pour la partie graphique, si on se tourne vers le même outil 3Dmark, on aboutit à un ratio x2,5, qui semble confirmer qu’Apple a bien fait de se mettre à développer ses propres GPU.

Le cas de l’iPad Air, qui veut se faire aussi gros que le Pro

Avec sa puce A12, l’iPad Air est donc une jolie brute. Au point qu’il paraît même devoir menacer les iPad Pro qui embarquent la version musclée de cette même puce, l’A12X.

Et l’iPad Air fait mouche… une fois. Il domine largement l’iPad Pro 10,5 pouces. Une seule exception confirme cette règle. Le modèle Pro obtient un meilleur résultat Metal, l’API graphique développée par Apple, avec Geekbench 4.

Après avoir fait tourner le test plusieurs fois et obtenu des résultats similaires, on peut avancer deux explications. L’iPad Pro embarquait une puce A10X et 4 Go de RAM. Le processeur embarquait plus de cœurs graphiques. Par ailleurs, 4 Go représentent un petit gigaoctet supplémentaire par rapport à l’Air 2019. Voilà qui pourrait expliquer partiellement le résultat. Pourquoi seulement en partie ? Parce que l’application 3Dmark API Overhead donne clairement l’avantage à l’iPad Air face au modèle Pro 10,5 en sollicitant Metal également… Sans doute peut-on aussi y voir aussi les limites de l’exercice et une spécificité de Geekbench.

Notons au passage que les performances estimées avec l’autre API graphique, Open GL ES, sont en baisse. Apple annonçait l’année dernière, à l’occasion de la WWDC, que le support de cette plate-forme serait arrêté dès cette année. Il est donc fort probable que l’heure ne soit plus à l’optimisation.

Quoi qu’il en soit, AnTuTu donne l’iPad Air largement vainqueur : il est 1,7 fois plus performant que l’iPad Pro auquel il emprunte son boîtier. Mais la fête s’arrête là. Le même AnTuTu donne la première place à l’iPad Pro 11 pouces. Le nouveau modèle d’entrée de gamme Pro est ainsi 1,45 fois plus performant que l’Air 2019. Si on jette un œil à Geekbench, le score en multi-cœur suit la même tendance à x1,44, tandis que le score Metal est plus de deux fois favorable à l’iPad Pro 11 pouces. De manière anecdotique et amusante – on s’amuse d’un rien –, notons que 3Dmark API Overhead a accordé le même score Metal aux iPad Air et Pro 11 pouces.

En définitive, ces résultats semblent étayer deux remarques. Le premier est que cette nouvelle génération d’iPad est largement assez puissante pour tout ce que vous aurez à lui confier dans le cadre de l’écosystème applicatif actuel qui borne ses usages. Que vous souhaitiez un modèle compact pour lire, prendre des notes sans vous encombrer ou jouer en AR ou que vous préfériez un modèle plus confortable, aux portes du Pro, avec des performances approchantes mais un prix bien plus abordable.
Voici qui nous mène à la deuxième remarque. Ces écarts forts et recouvrements minimes témoignent en fait de la cohérence retrouvée de la gamme iPad. Une cohérence qui se construit non seulement par les tarifs (à l’exception justifiable de l’iPad mini, plus cher que l’iPad 2018), mais également par la puissance offerte, les usages garantis et les facteurs de forme proposés. En 2019, on a l’impression qu’Apple est enfin venu à bout de la consolidation de sa gamme de produits Post-PC.

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Pierre FONTAINE