Passer au contenu

Interxion, bien plus qu’un hôtel d’opérateurs

Le développement fulgurant d’Internet a favorisé l’émergence de nouvelles races d’opérateurs, dont Interxion peut, à juste titre, être considéré comme le prototype et le fleuron.

Fondé au début de 1998 à Amsterdam, Interxion se définit comme un opérateur de centres d’hébergement Internet d’origine européenne. Mais il a l’appui des plus grandes banques mondiales et poursuit un modèle économique typiquement nord-américain, entièrement axé sur l’accélération du marché.En avril dernier, il a ouvert à Aubervillers, en bordure du périphérique parisien, son premier Internet Exchange Center du territoire français. C’est un bâtiment de 3 000 m2 aménagé dans d’anciens entrepôts appartenant à la Caisse des dépôts. Il sera bientôt suivi, sur le même site, d’un second bâtiment de 3 500 m2, mais dispose encore d’une réserve foncière de 22 000 m2.Interxion a planifié 17 autres centres du même type à travers l’Europe, dont 13 sont déjà opérationnels, c’est-à-dire en situation d’accueillir des clients. Ce qui le place clairement au premier rang des opérateurs de sa catégorie.“Contrairement à beaucoup d’autres, affirme Fabrice Coquiaux, directeur général France d’Interxion, ne nous contentons pas d’annoncer des déploiements, nous les avons déjà réalisés en grande partie.” Dans une seconde phase, Interxion s’installera à Budapest, Prague et Varsovie. Il ouvrira également des centres secondaires à Lyon, Marseille, Berlin, Hambourg et Munich.

Triple neutralité

Interxion se distingue de ses concurrents sur le plan de sa neutralité, qui est triple : financière, juridique et technique.“Nous nous finançons entièrement sur fonds propres, sans la moindre dette, poursuit Fabrice Coquiaux, et nous ne sommes liés à aucun opérateur, ni à aucun constructeur d’équipements.”Cette triple neutralité lui a déjà permis de séduire nombre de points de peering nationaux : le Linx, de Londres ; le De-Cix allemand ; et le Sfinx français. Elle lui permet, également, d’offrir une connectivité directe vers les principaux transporteurs du marché : Colt, Viatel, 360networks, KPNQwest, Level 3 et Global Crossing dans chacun de ses centres d’hébergement européens ; et France Télécom, Télécom Développement et Completel en France.Il en résulte qu’Interxion n’a pas besoin de se préoccuper d’interconnecter lui-même ses différents Internet Exchange Centers. Ceux-ci sont ” naturellement ” interconnectés par ses clients opérateurs, et cela de manière redondante. Il en résulte aussi qu’Interxion peut proposer d’emblée une couverture européenne. Ce qui peut être un argument très déterminant pour des clients, notamment nord-américains, qui ont besoin d’une présence quasi instantanée sur l’ensemble du Vieux Continent.Interxion ne s’adresse ni aux entreprises ni aux sociétés dotcoms. Il ne vise que la clientèle des opérateurs télécoms (fournisseurs de réseaux dorsaux et de réseaux d’accès, DSL, par exemple) ainsi que des fournisseurs de services Internet (ISP, ASP, sociétés de caching et diffuseurs de contenus).Le premier niveau de services proposé est bien sûr l’hébergement sur baies, l’échange de cartes et le test de connectivité. Cette prestation, de type presse-bouton, peut cependant se compléter d’une aide à l’installation des équipements et du câblage, voire d’une sous-traitance complète de ces tâches. Un client nord-américain a ainsi la possibilité de s’héberger chez Interxion sans même avoir besoin d’envoyer sur place le moindre technicien. “C’est déjà arrivé pour trois d’entre eux, précise Fabrice Coquiaux. Ils nous ont envoyé les routeurs par avion. Nous les avons dédouanés à l’aéroport, puis nous les avons montés, connectés et testés.”Les équipements installés seront évidemment supervisés et maintenus par Interxion 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Dès à présent, l’hébergeur est même en mesure de fournir à chaque client une supervision centralisée paneuropéenne de niveaux 1 et 2. Celle-ci inclut par conséquent le diagnostic proactif ou réactif de pannes, la réparation dans des délais garantis, la reprogrammation des routeurs ainsi que la maintenance des bases de données. Des webcams ont également été installées dans les salles, afin de permettre aux clients de voir ce qui s’y passe.“Nous voulons être beaucoup plus qu’un simple carriers’ hotel “, ajoute le directeur général. Les clients sont ainsi volontairement panachés dans les salles de colocalisation, afin qu’ils soient induits à conclure des affaires entre eux et à amener dans les centres d’autres clients et partenaires. Ils profitent de remises arrières sur le nombre de m2 consommés en Europe. Comme dans les restaurants Mc Donald’s, ils trouvent dans chaque centre le même environnement d’accueil. Bientôt, ils disposeront également de services de stockage mutualisés ainsi que de VLan (réseaux locaux virtuels) de salle à salle.Interxion, enfin, vient de faire l’acquisition de la société de conseil anglo-néerlandaise Centinium (25 personnes), afin de pouvoir aider également ses clients, sur un plan paneuropéen, dans la définition de leurs besoins et de leurs solutions techniques de connectivité et d’hébergement. A Aubervilliers, l’hébergeur a déjà pour clients Internet : Madgeweb, Versapoint, iBasis, NTL, Mirror Image Internet, Cidera, Digital Island et Akamaï. Au plan européen, Interxion emploie aujourd’hui 480 personnes (mille à la fin de 2001) (www.interxion.com).

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction