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IA : une étude révèle des effets inattendus sur l’emploi

L’IA s’apprête à chambouler le marché de l’emploi. Une grande partie des métiers vont devoir s’adapter à l’intelligence artificielle, tandis que certaines activités vont tout simplement disparaître. Une étude indique que l’IA risque aussi d’accroître le rythme de travail des êtres humains…

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de publier une étude consacrée aux répercussions de l’intelligence artificielle sur le marché du travail. Sans surprise, l’institution s’attend à ce que l’IA ait « un effet considérable » sur l’emploi dans les dix années à venir. Dans le cadre de l’étude, 5 000 travailleurs ont été interrogés.

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Combien d’emplois vont être transformés par l’IA ?

L’étude indique que 27 % des professions seront profondément transformées par l’intelligence artificielle. Près de 10 % des métiers risquent même de disparaître au cours de la prochaine décennie. L’OCDE évoque à la fois l’intelligence artificielle générative, comme ChatGPT, Bard ou Midjourney, et l’automatisation.

Les emplois manuels, peu affectés par l’émergence des chatbots, seront par contre chamboulés par l’automatisation intelligente. D’après l’OCDE, « les emplois peu et moyens qualifiés sont les plus menacés, y compris dans la construction, l’agriculture, la pêche et la foresterie, et dans une moindre mesure, la production et le transport ».

A contrario, les jobs intellectuels seront quant à eux massivement touchés par l’IA générative. Plus largement, « quasiment tous les secteurs d’activité et toutes les professions » seront affectés par la révolution de l’IA, met en garde l’OCDE. Pour la banque Goldman Sachs, 300 millions d’emplois dans le monde vont être remplacés par l’IA dans les années à venir. Les travailleurs s’inquiètent évidemment de l’émergence des intelligences artificielles. Trois sondés sur cinq affirment avoir peur de perdre leur travail ou de subir une réduction de salaire dans les dix ans.

Interrogé par France Televisions, Stefano Scarpetta, directeur de recherche à l’OCDE, précise que l’étude a été réalisée avant la vague ChatGPT. De facto, « plus de jobs que prévu peuvent être concernés, et l’impact sur le monde du travail peut même être plus généralisé qu’on ne le pensait », admet le responsable.

Un impact sur la qualité du travail

L’institution refuse néanmoins de se montrer alarmiste. À ce stade, il y a « peu de preuves d’effets négatifs sur l’emploi parmi les entreprises qui adoptent l’IA ». Au contraire, l’intelligence artificielle a plutôt un impact positif sur les travailleurs. En automatisant « les tâches fastidieuses et dangereuses », l’IA soulage les employés et améliore la sécurité du lieu de travail.

L’OCDE remarque aussi que l’utilisation de l’IA affecte le rythme de travail des individus. En se chargeant des tâches répétitives, la technologie pousse les travailleurs à adopter un rythme de plus en plus soutenu. Trois travailleurs sur quatre affirment en effet avoir remarqué une hausse de la cadence après l’intégration d’un système d’IA à leurs activités. Finalement, la technologie s’est accompagnée d’un accroissement de la pression sur les individus.

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Ce gain de productivité et d’efficacité est susceptible d’empiéter sur la vie privée des salariés, note l’étude. Ils sont d’ailleurs nombreux à émettre des inquiétudes concernant l’équilibre entre vie privée et professionnelle. Pour le moment, l’IA influe essentiellement sur « la qualité des emplois », en bien comme en mal, plutôt que sur leur quantité, conclut l’OCDE.

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Source : OCDE


Florian Bayard
Votre opinion
  1. En fait, et l’histoire des révolutions industrielles nous le prouve: C’est l’attente de productivité qui met la pression sur les salariés, non pas la technologie en elle-même. Il n’est donc pas faux que les syndicats exigent une contrepartie, du genre réduction du temps de travail, semaine à 4 jours, etc.

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