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Hush, au piquet !

Hush Communications offre depuis deux ans un service unique : un webmail crypté. Fin de bulle aidant, l’entreprise cherche à maximiser ses revenus. Qu’à cela ne tienne ! Apparaissent HushMail 2 et sa version payante, HushMail Premium. Et le tour est joué. Vraiment ?

L’aventure de Hush Communications est exemplaire. L’entreprise lance HushMail, le premier webmail vraiment sécurisé, en mai 1999. Avec lui, et sans débourser un centime, l’internaute échange des mails cryptés avec ses correspondants. Seule contrainte : eux aussi doivent posséder une adresse [email protected]. Rien de bien surprenant, c’est un service gracieux, qui mise sur l’adoption par le plus grand nombre.C’est que Hush ne compte pas sur la publicité pour gagner de l’argent. Son site de courrier électronique est une vitrine pour ses technologies à destination des entreprises : serveurs de clés pour cryptographie asymétrique, plate-forme de mails sécurisée, etc.Deux années durant, toute personne à tendance paranoïde a, à portée de clic, un moyen sûr de communiquer en toute tranquillité. Certes, la version Macintosh, promise depuis les débuts, ne sera jamais livrée. Mais l’applet Java est remarquable : elle travaille avec toutes les versions récentes de navigateurs sans rechigner.Les utilisateurs de HushMail pestent contre l’absence de pièces jointes, de dossiers pour classer les mails reçus et autres broutilles du même acabit. La version 1.4, mise en ligne fin 2000, corrige ces défauts. La chose pourrait en rester là. Mais non. En mars 2001, Hush embauche Philip Zimmerman au poste de directeur technique.L’homme à qui l’on doit PGP, le premier logiciel de cryptage non militaire, vient de quitter Network Associates. Il milite pour une cryptographie libre et généralisée à travers le consortium OpenPGP. Sa mission chez Hush ? Faire que HushMail respecte les normes du consortium, approuvées par l’IETF dans le RFC 2440.

La version 2 de Hushmail cumule toutes les bourdes

L’objectif est louable. La chose accomplie, l’utilisateur de HushMail pourra correspondre en toute intimité avec n’importe quel internaute équipé d’un logiciel de messagerie compatible OpenPGP. C’est l’occasion qu’attendait Hush pour version 2 cumule toutes les bourdes.Le discours marketing ? Incroyable : ” Avec la version 2.0, vous en aurez plus […] votre espace de stockage passera de 5 Mo à 2 Mo […] au-delà des 2 Mo, les mails seront détruits. ” La technologie ? Pas au point : la nouvelle applet ne laisse le choix qu’entre deux navigateurs ?” Internet Explorer 5.5 et Communicator 4.76 ?”, impose le JDK 1.3, fonctionne pas ou mal et ne retrouve pas les données stockées avec la version 1.4. Le support ? Inexistant : les mails reçoivent des réponses imprécises, quand ils en reçoivent. Et cela dure depuis début juillet !Drôle de manière de mener une migration. Drôle de manière d’inciter l’internaute à payer un service qu’il utilise gratuitement depuis deux ans. Hush réunit en une seule man?”uvre tous les défauts des fournisseurs de technologies : l’arrogance de ceux qui maîtrisent l’informatique, le mépris pour les utilisateurs, l’indifférence face aux conséquences de leurs erreurs. Un vrai cas d’école à enseigner aux futurs managers dentreprises high-tech !

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Michaël Thévenet