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Hervé Utheza (Liberate): “Notre principal concurrent, c’est Microsoft, pas OpenTV”

Fondée par Oracle et Netscape en 1996, Liberate (ex-NCI) s’est spécialisée dans la télévision interactive, avec une plate-forme qui concurrence directement celles de OpenTV et de Microsoft.

NCI, fondée en 1996 par Oracle et Netscape, est devenue Liberate en juillet 1999, à l’occasion de son introduction en Bourse. Initialement spécialisée dans la conception de systèmes pour NC (Network Computer), Liberate est progressivement devenue une société de l’image. Aujourd’hui, la société, qui compte parmi ses nombreux clients Cable & Wireless et AOL TV, s’implante en France. Hervé Utheza, vice-président de la division marketing produits de Liberate, nous dévoile sa stratégie.OpenTV est très présent sur le marché de la télévision interactive, alors que Microsoft s’y attaque tout juste. Pourtant vous estimez que ce dernier est votre principal concurrent. Pourquoi ? Contrairement à OpenTV, Microsoft propose une plate-forme reposant sur des standards. Pour OpenTV, développer suppose l’apprentissage d’un langage propriétaire pour une plate-forme propriétaire, là où Microsoft et Liberate utilisent les standards d’Internet et HTML, un langage simple et maîtrisé par la majorité des développeurs.
De plus, les programmes d’OpenTV sont compilés : le moindre changement peut devenir un véritable chantier, alors qu’il suffit de modifier du code HTML avec nos plates-formes. Les opérateurs ne vont donc pas hésiter à délaisser OpenTV pour des plates-formes standardisées : la nôtre ou celle de Microsoft.Vous pensez donc que les opérateurs dirigeront le marché de la télévision interactive de demain ? L’expérience télévisuelle va changer, on passe à un modèle personnalisé. Le contenu va être ‘ poussé ‘ vers un utilisateur qui choisira ses programmes. Autant il est difficile de prédire à quoi ressemblera le périphérique de consultation de la télévision de demain, autant je pense qu’il faudra un acteur pour centraliser et gérer la grille de programmes de différentes chaînes.
Et une norme dans les boîtiers [setop-box], point de passage obligé de cette nouvelle télévision interactive, qui fédère les diffusions. Les opérateurs étant les détenteurs du réseau de diffusion, ils sont les mieux placés pour jouer ce rôle de fédérateur.Comment expliquer votre soudain intérêt pour la France ? Précisément parce que le marché des télécoms s’est ouvert à la concurrence. De nouveaux réseaux se lancent et les opportunités de marché commencent à apparaître, qu’il s’agisse d’émissions interactives pour les postes de télévision traditionnels ou de diffusion sur d’autres périphériques, tels que les téléphones portables.Que pensez-vous du poste de télévision hybride (IP et hertzien) que Microsoft et Thomson Multimédia s’apprêtent à lancer cet été en France, au travers de leur filiale TAK ? Difficile de prédire le matériel qui fera du volume, critère indispensable pour que les fabricants de télévision gagnent de l’argent et que les opérateurs de réseau arrivent à trouver un modèle économique rentable. Aujourd’hui, on peut tout mélanger à l’IP, la seule norme incontournable pour faire de la télévision interactive : satellite, hertzien, hertzien numérique, câble, tout est possible. Je ne pense pas que les fabricants se lancent dans l’adoption d’une technologie tant qu’elle ne sera pas standardisée. J’ai donc des doutes sur la capacité de TAK à convaincre les autres fabricants de télévision.

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Propos recueillis par Marie Varandat