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Fusion HP-Compaq : la mariée contre-attaque

Très offensive, Carly Fiorina, présidente de HP, clame que la fusion de son groupe avec Compaq est la seule issue face à IBM et aux pressions des fournisseurs de logiciels et de microprocesseurs sur les fabricants de PC.

Précédant de quelques heures l’intervention de Michael Capellas, la présidente de Hewlett-Packard avait rendez-vous lundi avec les dirigeants européens de la nouvelle économie.Carly Fiorina se devait de convaincre un parterre d’invités, qui, à l’instar des investisseurs de Wall Street, sont très sceptiques sur les modalités et la finalité de cette opération.

Les fabricants de PC en position de faiblesse

” Quand je regarde le volume de commentaires sur la fusion entre HP et Compaq, je m’aperçois que ceux-ci évoquent très largement le marché du PC et sa consolidation, critique Carly Fiorina. Or, ce qui nous importe dans cette opération, c’est de faire du “Nouvel HP” l’acteur principal de l’unification de l’infrastructure informatique. “” Unifier les standards est une source de stabilité pour les entreprises et pour le grand public. ” Carly Fiorina résume cette stratégie par les termes ” volume ” (de ventes) et ” vélocité ” (force de frappe dans la recherche et la commercialisation de nouveaux produits) qui devraient se traduire pour les consommateurs par une compatibilité accrue entre PC, assistants personnels et mobiles de troisième génération.Carly Fiorina affirme que, sans la fusion, sa société aurait été incapable de tenir tête aux fabricants de logiciels et autres producteurs de microprocesseurs, lesquels profitent du morcellement du marché des fabricants de PC pour imposer leurs vues à des sociétés comme Hewlett-Packard et Compaq. Pour satisfaire tout le monde, la présidente de Hewlett-Packard déclare parallèlement que son groupe restera un partisan de l’open source…

HP, une alternative à IBM ?

La présidente de HP souhaite également mettre fin à l’hégémonie d’IBM dans les services e-business. ” Microsoft, SAP, Oracle, Accenture, Cap Gemini… Toutes ces sociétés ont un ennemi commun, affirme Carly Fiorina. Avec le nouvel HP, ils disposeront d’un partenaire puissant.”Carly Fiorina a d’ailleurs affirmé que des opérations de croissance externe via le rachat de fabricants de logiciels ne sont pas à exclure. ” Nous avons effectué un certain nombre d’opérations de ce type, et nous continuerons d’en réaliser à l’avenir”, a-t-elle affirmé.

Donner des gages aux investisseurs

Toutefois, de nombreux obstacles barrent encore la route à la création de cette nouvelle entité baptisée ” Nouvel HP “. Carly Fiorina estime que la Commission de Bruxelles devrait donner son feu vert à la fusion sous quatorze à dix-huit mois.Elle affirme ne pas craindre la décision du commissaire Mario Monti qui avait pourtant opposé son veto à la fusion entre General Electric et Honeywell en juin dernier.D’ici là, HP et Compaq vont accélérer la réorganisation des deux sociétés, en partie aussi parce qu’ils sont obligés de montrer aux investisseurs que le projet de fusion est viable. Carly Fiorina a en effet promis 2,5 milliards de dollars de synergies par an d’ici à trois ans, dont une bonne partie visible dès la première année post-fusion.Cette restructuration se fera pour partie par des suppressions d’emplois, mais aussi par une évaluation en cours de la gamme de produits de la nouvelle entité. ” Nous regardons ce qui a marché et ce qui n’a pas marché dans la dernière décennie. Une fois ce travail effectué, nous mettrons un plan de transition pour les consommateurs actuels de produits HP ou Compaq.”Ce plan de bataille permettra-t-il à HP et Compaq de retrouver les parts de marché perdues face à des concurrents comme Dell ? C’est en tout cas le but poursuivi par Carly Fiorina qui a affirmé que son groupe ne tolérerait plus un taux de croissance inférieur à la moyenne de l’ensemble de l’industrie informatique.

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Gérald Bouchez, à Monaco