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Fibre optique : les opérateurs associatifs interpellent Orange et le gendarme des télécoms

Ces petites structures souhaiteraient proposer de la fibre optique à leurs adhérents. Mais pour cela, il faudrait qu’elles puissent louer les offres activées d’un opérateur comme c’est le cas pour l’ADSL.

Coincés. D’un côté, les opérateurs associatifs grands publics n’ont pas les moyens de déployer leur propre réseau FttH. Et de l’autre, il n’existe pas d’offre leur permettant de louer la fibre optique activée à un autre opérateur. C’est pourtant déjà le cas pour l’ADSL avec Orange, on appelle cela une offre « activée » ou « bitstream ».

Ces acteurs prennent aujourd’hui la plume pour exprimer leur mécontentement dans une lettre adressée au président de l’Arcep Sébastien Soriano et au patron d’Orange Stéphane Richard. Elle est signée par la Fédération FDN, la Fédération des fournisseurs d’accès Internet associatifs qui regroupe une trentaine d’associations sur tout le territoire comme FDN, Aquilenet ou Rézine.

« Ces offres [activées] permettent aux petits opérateurs de couvrir les marchés exigeants, parfois désignés comme marchés de niche, qui ne correspondent pas aux offres généralistes. Ces marchés existent tant chez les professionnels que chez les particuliers, et ne sont pas correctement couverts par les offres générales des grands opérateurs intégrés », détaille la missive. Cette situation fait planer une menace nuirait à la concurrence et aurait pour effet de renforce la position déjà dominante d’Orange. La Fédération FDN réclame donc un effort de l’opérateur historique et espère qu’il prenne la décision de lui-même de proposer une telle offre.

Des opérateurs alternatifs pourraient saisir l’autorité de la concurrence

Plus tôt cette année, le sénateur Patrick Chaize avait déposé un amendement à la loi Elan visant à ouvrir sur tout le territoire « une offre activée raisonnable et non discriminatoire ». Mais le gouvernement l’avait fait supprimer dans un autre amendement. Pas question de favoriser des opérateurs qui n’auraient pas co-investi dans les infrastructures, justifiait le texte.

Pour ce qui est du marché entreprise, dominé par Orange et dans une moindre mesure par SFR, le régulateur des télécoms a misé sur l’émergence d’un troisième acteur : Kosc. Ce consortium, dont fait partie OVH, a obtenu un accès aux infrastructures d’Orange et de SFR, afin de commercialiser des offres de gros activées. Une stratégie très critiquée par les opérateurs alternatifs qui dénoncent des tarifs trop élevés et une couverture encore faible, voire inexistante en Zone Très Dense. L’AOTA (Association des Opérateurs Télécoms Alternatifs) a annoncé soutenir la lettre de la Fédération FDN et vouloir saisir l’Autorité de la concurrence sur le sujet.

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Amélie Charnay