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Facebook : le fil d’actualité, c’est (presque) du passé

Mark Zuckerberg a profité de l’annonce des résultats financiers du troisième trimestre 2018 de Facebook pour détailler la stratégie de son entreprise. Et a largement évoqué les Stories qui devraient, à terme, prendre plus de place que le fil d’actualité traditionnel, dont l’usage se réduit.

Le fil d’actualité n’est plus la priorité de Facebook. Qui va désormais consacrer la majeure partie de son énergie à développer et monétiser la vidéo, la messagerie et surtout les stories. 

A l’occasion de la présentation des résultats financiers de la firme, Mark Zuckerberg a évoqué la stratégie de son entreprise sur le long terme. Et celle-ci ne passe clairement plus par ce bon vieux flux. « Il y a certes beaucoup à faire pour améliorer le fil d’actualité, mais notre feuille de route pour l’appli Facebook se concentre sur quelques priorités : les stories (…), la vidéo (…) et un focus important sur les groupes et communautés » a-t-il notamment fait valoir. 

Il faut dire que la consommation des utilisateurs de Facebook a changé. «Nous constatons une évolution dans la manière dont les gens communiquent : ils adoptent progressivement la messagerie et les stories » explique-t-ilEn précisant que la tendance est nette : « les gens partagent plus de photos, de vidéos et de liens sur WhatsApp et Messenger qu’ils ne le font sur les réseaux sociaux », affirme-t-il. Chaque jour, 100 milliards de messages transitent par ces plates-formes. 

Boudées à leur lancement sur Facebook, les Stories connaissent aujourd’hui une forte croissance, après avoir déjà conquis les utilisateurs d’Instagram. Conséquence, « les flux alimenteront la majeure partie de notre croissance au cours des deux prochaines années, du moins jusqu’à ce que les Stories deviennent un moteur encore plus important».

Une monétisation plus difficile 

Mark Zuckerberg est toutefois loin d’enterrer le fil d’actualité tel qu’on le connaît… Et pour cause, il est à la source d’une bonne partie de ses revenus. « Nous sommes au début du développement de produits publicitaires pour les Stories, donc nous ne générons pas autant de revenus qu’avec le fil d’actualité », détaille-t-il. 

Zuck souhaite aussi développer la vidéo. Leur nombre ne cesse de croître sur la plate-forme. Là aussi, il reconnaît qu’un modèle économique est complexe à mettre en place. Il en profite pour faire un appel du pied aux créateurs de contenus. Il promet que Facebook Watch leur permet de construire plus facilement une communauté qu’auparavant. Il admet toutefois que YouTube est encore loin devant, sans oublier de préciser à quel point ses propres services progressent. 

Dernier axe stratégique pour en finir avec le règne du feed : ce que Zuckerberg a appelé les « communautés ». « Nous souhaitons d’une part aider les gens à se connecter avec ceux qui partagent les mêmes intérêts et d’autre part concevoir des services spécifiques pour rapprocher les gens : vous aider à trouver un rendez-vous galant ou un travail, acheter ou vendre des choses, faire grandir votre entreprise (…)». Des développements prometteurs, selon lui, à l’image de Marketplace. La version Facebook du « Bon Coin » réunit 800 millions d’utilisateurs et est devenue, selon Zuckerberg, l’un des sites les plus populaires au monde pour acheter des véhicules. 

Facebook va bien

Malgré une année riche en scandales, Facebook va bien. Et recense 11 % d’utilisateurs supplémentaires par rapport au troisième trimestre 2017. Ils sont 2,3 milliards à se connecter chaque mois, dont 1,5 milliard de manière journalière. Le chiffre d’affaires atteint 13,7 milliards de dollars sur les trois derniers mois. C’est 33 % de plus que l’année dernière à la même période. 

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Thomas REMILLERET