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Face à ChatGPT, ces professeurs ont pris une décision radicale

ChatGPT est en train de bousculer le monde de l’enseignement. Devant l’omniprésence de l’IA, les professeurs d’une école de Nancy ont opté pour une mesure extrême. Par ailleurs, l’établissement prévoit de sanctionner sévèrement les étudiants qui se tournent vers le chatbot à l’avenir…

Depuis son lancement à l’automne 2022, ChatGPT a été massivement adopté par les internautes, et notamment par les étudiants. De nombreux élèves se servent en effet du chatbot pour rédiger leurs devoirs à leur place. Dès janvier, un professeur lyonnais s’est d’ailleurs rendu compte que 50 % de ses étudiants avaient utilisé ChatGPT pour tricher à un examen.

Une professeure de l’IUT Charlemagne de Nancy a récemment dressé un constat analogue. En corrigeant les copies d’une centaine d’étudiants d’une licence professionnelle en technique de commercialisation, elle a décelé l’intervention d’une intelligence artificielle. En effet, les devoirs, consacrés au thermalisme, comportaient des signes distinctifs de l’IA.

« Au moment de noter les devoirs de marketing, les enseignants chargés de la correction se sont aperçus que les étudiants avaient fait un usage abusif de ChatGPT: leurs copies ne comprenaient pas la moindre faute d’orthographe, ou alors étaient composées de phrases recherchées », explique Samuel Cruz-Lara, le directeur de l’IUT Charlemagne.

Ce sont surtout les « phrases très recherchées » qui ont mis la puce à l’oreille des correcteurs. Elle a alors pris la décision de ne pas corriger les travaux, en concertation avec ses collègues. Apparemment, les enseignants n’ont même pas eu besoin de passer par un détecteur de textes générés par IA, comme l’AI Text Classifier d’OpenAI, pour confirmer leurs soupçons. Dos au mur, certains étudiants ont en effet « reconnu les choses à demi-mot ». Pour évaluer les élèves, les professeurs s’appuieront uniquement sur les notes issues d’un oral et des cours magistraux :

« Les élèves auront quand même une note au niveau de cette matière, ils ne seront pas pénalisés ».

Des sanctions sévères

Face à l’utilisation massive de ChatGPT, l’IUT a annoncé une modification de son règlement d’ordre intérieur. L’établissement souhaite rapprocher l’usage d’un modèle linguistique du plagiat, une pratique fermement réprimée par la législation. La loi considère en effet le plagiat comme un délit passible de 150 000 euros d’amende et de deux ans d’emprisonnement.

« On avait déjà un paragraphe sur le plagiat, je vais demander à en rajouter un concernant les outils de type intelligence artificielle, dont l’utilisation sera sanctionnée au même titre que le plagiat », souligne Samuel Cruz-Lara.

De nombreux établissements dans le monde ont édicté des mesures similaires afin d’endiguer l’utilisation du chatbot d’OpenAI. La plupart des écoles ont même préféré interdire purement et simplement l’IA dans ses locaux. Pour l’IUT, cette approche très restrictive est néanmoins contre-productive.

« Au lieu d’interdire, il s’agit pour nous d’accompagner. Montrer que ça peut avoir un apport important, mais montrer aussi les dangers d’utiliser cet outil de manière excessive », explique le directeur l’IUT, estimant qu’une interdiction laisse la possibilité de se servir de ChatGPT en dehors de l’école, et sans le moindre accompagnement.

S’adapter plutôt qu’interdire

Conscient des changements provoqués par ChatGPT, Sam Altman, PDG d’OpenAI, recommande au monde de l’enseignement de ne pas lutter contre la révolution de l’IA. L’entrepreneur conseille plutôt aux pédagogues d’adapter « les manières d’enseigner et d’évaluer les étudiants », comme les devoirs à domicile, aux possibilités offertes par l’IA, qu’il présente comme « une calculatrice pour les mots ». 

D’après une étude réalisée par Impact Research, de nombreux enseignants ont déjà pris l’habitude d’utiliser ChatGPT dans le cadre de leur travail. En fait, plus de la moitié des profs interrogés se servent du modèle linguistique, que ce soit planifier leurs cours, trouver des idées ou apprendre de nouvelles notions. Certains professeurs universitaires encouragent même leurs étudiants à se servir des IA pour leurs travaux.

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Source : Europe1


Florian Bayard
Votre opinion
  1. Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine – Michel de Montaigne Si le but de l’enseignement est de farcir la tête des élèves, alors il faut interdire ChatGPT. Si le but de l’enseignement est de leur apprendre à réfléchir, vive ChatGPT.

  2. Donc un élève doué qui fait un minimum de recherche, qui écrit normalement, et qui ne fait pas de faute sera sanctionné…

  3. Ce qui me fait rire dans cette histoire c’est qu’au début de Google, on voyait ça en mal mais c’est devenu indispensable. Maintenant, C’est chatGPT, ne soyez pas pressé tôt ou tard, vous allez accepter

Les commentaires sont fermés.