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Etude : les Français mauvais élèves européens de la sécurité mobile

Comme chaque Symantec publie le Norton Report. Centré sur les usages mobiles, il montre que les Français sont davantage touchés par la cybercriminalité du fait de leurs comportements à risque.

Plus de 25 millions de Français possèdent un smartphone, selon une étude de la Mobile Marketing Association France. Le chiffre laisse songeur et marque un taux de pénétration très fort. Pour autant, si les smartphones sont désormais quasi omniprésents dans la vie des Français, ils ne s’accompagnent pas d’une prise de conscience forte des risques liés à la sécurité.

Manque d’éducation

Un état de fait plutôt qu’une tendance qu’illustre d’ailleurs la nouvelle édition du Norton Report, établi par la société Symantec. Les Français sont davantage touchés par la cybercriminalité sur mobile que leurs homologues européens. Laurent Heslault, directeur des Stratégies sécurité chez Symantec, le martelle l’envi, les Français ont besoin d’être éduqués en matière de sécurité. La situation est d’autant plus préoccupante que le peu qui semblait acquis avec les PC paraît avoir été oublié avec le passage aux smartphones.

Alors que l’ADSL est très présente en France, les réflexes de sécurité liés à la connexion permanente à Internet ne sont pas acquis. Ainsi, les mobinautes français sont « davantage touchés par la cybercriminalité sur mobile que leurs homologues européens : 41% des Français utilisant des smartphones ont été victimes d’actes de cybercriminalité au cours des 12 derniers mois, contre seulement 29% en Europe et 38% dans le monde », explique Laurent Heslault. Le directeur des stratégies sécurité de Symantec explique en partie ce phénomène par un taux de connectivité élevé, avec des utilisateurs nouvellement arrivés. Free Mobile a ouvert la porte à de nouveaux utilisateurs. Ils « y ont un accès facile grâce au prix bas des forfaits », indique Laurent Heslault.

Le cas français

Un début d’explication pour un problème de sécurité qui est le fruit d’une méconnaissance des enjeux, d’un manque de perception de la quantité de données capitales présentes dans un smartphone et aussi d’un esprit un peu latin qui fait que les Français fonctionnent beaucoup en « mode rustine », à savoir qu’ils réagissent une fois que le mal est fait, nous explique Laurent Heslault. Même si la génération Y a tendance à faire plus attention à ses données et à leur sauvegarde, en les plaçant notamment dans le cloud.

Cet esprit « rustine » se manifeste par le fait que « 60% des utilisateurs de terminaux mobiles ne savent pas qu’il existe des solutions de sécurité pour terminaux mobiles », souligne Symantec. Et la mauvaise perception des risques s’entraperçoit aisément au travers de mauvais comportements ou d’imprudences. « Alors que les parents rappellent sans cesse à leurs enfants de ne parler aux inconnus dans les lieux publics, 43% des utilisateurs de réseaux sociaux en France entrent en contact avec des inconnus, contre 38% en Europe et 31% dans le monde ».  

Rupture technologique et générationnelle

Pour Laurent Heslault, ce point est capital, il montre que pour la première fois de notre histoire, les « parents en savent moins que leurs enfants » et ne peuvent donc pas les guider ou les former.
Et les chiffres semblent le prouver. Les Français sont 34% à laisser leurs enfants jouer, faire des achats ou des téléchargements sur leurs terminaux professionnels, contre 23% en Europe et 30% dans le monde.
Que penser également, quand quatre Français utilisateurs de réseaux sociaux sur dix déclarent partager leurs mots de passe avec d’autres personnes, soit plus que la moyenne européenne (30%) et mondiale (25%), à en croire l’étude. De même, les Français se montrent « nettement plus confiants dans les réseaux wifi publics ou non sécurisés : ils sont 34% à consulter leurs comptes bancaires – contre 26% en Europe et 29% dans le monde – ou à faire des achats en ligne via ce mode de connexion ».

Effort collectif

Au vu de ces chiffres, on arrive, paradoxalement, à saluer le fait que les Français semblent en retard sur l’adoption du BYOD (l’utilisation d’un terminal personnel dans le cadre du travail) par rapport à leurs homologues européens. D’autant qu’ils sont plus de 50% à ne pas utiliser de mot de passe pour verrouiller leur smartphone. Dès lors, des outils comme Touch ID d’Apple sont-ils une bonne solution bien qu’il soit parfois décrié. Pour Laurent Heslault, tout ce qui peut être éducatif doit être utilisé. « Nous avons tous un rôle pédagogique à assumer, les éditeurs, l’Etat, les entreprises, les particuliers et la presse… », conclut-il. Un rôle pédagogique qui passe également par la mise à disposition gratuite d’applications de sécurité sur nos smartphones…

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Source :
Symantec

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Pierre Fontaine