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Escort-annonce, site fermé pour proxénétisme aggravé

Une enquête de la police du Puy-de-Dôme a conduit à l’arrestation de quatre Français impliqués dans un réseau européen d’escort-girls utilisant un site Internet.

« Escort à Paris, Lyon, Marseille, Toulouse et partout en France », clamait le site Escort-annonce.com, du moins à en juger par les pages présentes dans le cache de Google. Le cache, seulement, car ce site a été fermé par la police dans le cadre d’une enquête initiée en janvier 2008.

Escort-annonce.com est en effet la vitrine sur Internet d’un réseau de prostitution européen démantelé par la sûreté départementale et la police judiciaire du Puy-de-Dôme, aidées par les services de répression de la traite des êtres humains basés à Nanterre, comme le raconte le quotidien La Montagne ce 1er juillet.

Le 23 juin, quatre Français, dont le chef du réseau français à Evry, dans l’Essonne, ont été interpellés pour proxénétisme aggravé, en même temps que quatre Slovaques à Bratislava. Ces derniers devraient être extradés en France sous deux mois.

Pendant un an et demi, les enquêteurs ont beaucoup scruté Internet pour remonter la filière. La surveillance de la prostitution par la police de Clermont-Ferrand a d’abord mené celle-ci au site Escort-annonce.com, qui se présente comme « un site d’information et de publicité » mais à travers lequel 1 700 escort-girls proposent leurs services en France à partir de 300 euros. Pour l’Europe, on atteint les 7 500 escorts.

Mais pour être visibles sur le site, les « escorts » doivent s’acquitter d’une inscription mensuelle de 250 à 800 euros. Autrement dit, le site et ses responsables se rémunèrent grâce à la prostitution et se rendent donc coupables de proxénétisme.

Le frère, le Webmaster et l’espionne

Les policiers se sont servis de l’adresse IP du site, qui, malgré ses modifications pour brouiller les pistes, les a conduits à une agence de publicité de Brastilava. Celle-ci servait de société-écran et gérait en fait tout le réseau Escort-annonce, soit 37 sites. Elle hébergeait les sites, encaissait les inscriptions des prostituées et reversait l’argent à un « Big Boss » localisé à Zürich, en Suisse. Cet homme de 35 ans, connu des services de police mais pas encore interpellé, est à l’origine de tout le réseau. C’est lui qui nommait les chefs nationaux. Comme l’homme arrêté à Evry mardi dernier. Le rôle de ce dernier consistait à recevoir les inscriptions, gérer les profils des prostituées et communiquer avec elles par MSN.

Outre cet homme, la police a arrêté son frère à Sens (dans l’Yonne), qui cachait l’argent ramené de Suisse, un informaticien de 29 ans qui faisait office de Webmaster tout en développant des sites Internet personnels pour les escort-girls, et enfin, une prostituée toulousaine chargée d’espionner ses collègues pour le compte du « boss » français.

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Arnaud Devillard