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Emmanuel Macron fait son mea-culpa, les jeux vidéo ne rendent pas violents

Quand un homme ou une femme politique cherche un moyen simpliste d’expliquer un problème de violence aux ramifications complexes, les jeux vidéo sont généralement le bouc émissaire facile. Confronté aux émeutes urbaines du mois de juin, Emmanuel Macron avait donc accusé les jeux vidéo d’intoxiquer les jeunes.

Les émeutes urbaines provoquées par la mort de Nahel, en juin dernier, ont donné aux politiques l’occasion de dégainer le couplet sur les jeux vidéo qui seraient à l’origine des violences. Emmanuel Macron avait initié la curée, en déclarant à propos des émeutiers : « On a le sentiment parfois que certains d’entre eux vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués ».

La contrition d’Emmanuel Macron

Le fait est que le consensus scientifique n’a établi aucun lien entre attitude agressive et jeux vidéo. Mieux encore, plusieurs d’entre elles ont salué… les effets positifs des jeux vidéo ! Bref, la déclaration d’Emmanuel Macron n’avait pas beaucoup de sens à l’époque, et encore moins avec le mea culpa du chef de l’État.

Dans une longue contrition sur Twitter, il admet que sa déclaration a fait « bondir les gamers », en assurant avoir voulu condamner non pas les jeux vidéo, mais la violence : « J’ai exprimé mes préoccupations fin juin car les codes du jeu vidéo avaient été utilisés par des délinquants pour banaliser la violence sur les réseaux sociaux ». Alors que les jeux vidéo sont « une culture, un divertissement, un spectacle ! », déclare Emmanuel Macron.

Lieux de partage et de sociabilité, terrain d’expression artistique, espace d’apprentissage, et même ode au métavers, tout y passe y compris les lieux communs. Le locataire de l’Élysée rappelle aussi le poids économique du secteur, la France étant un des plus importants pourvoyeurs de spécialistes grâce à ses écoles reconnues mondialement. « Je reste pleinement mobilisé pour continuer à accompagner l’organisation des grands événements en France, agir pour soutenir le secteur et l’aider à se développer », affirme-t-il, en concluant qu’il restait beaucoup à faire. Comme combattre les préjugés, certainement !

La déclaration a été appréciée assez diversement par les joueurs, comme on peut l’imaginer. Le SNJV, syndicat des jeux vidéo, apprécie toutefois le « message d’apaisement » : « La première industrie culturelle, dont la France est un des leaders mondiaux, mérite cette reconnaissance et l’implication des ministres sur nos sujets ».

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Mickaël Bazoge