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DxO veut mettre en lumière les photos des portables

Les millions de pixels des téléphones portables ne sont pas synonymes d’image de qualité. La start-up française DxO y remédie.

Les possesseurs de téléphones mobiles avec appareils photo intégrés sont généralement déçus de la qualité des images produites, surtout lorsqu’elles ont été prises dans des conditions de faible luminosité ou lorsque le sujet
photographié s’est déplacé au moment de la prise de vue. Que le terminal soit équipé d’un capteur de plusieurs millions de pixels ne change pas grand-chose à l’affaire, bien au contraire.Car, si l’utilisation d’un tel capteur augmente la précision des détails, il en résulte souvent un rapport signal à bruit inférieur à celui que peut offrir un module photo moins complexe. En raison du coût des lentilles,
les ouvertures d’optique sont en effet identiques sur la très grande majorité des modèles et réglées à f/3,2 ou au mieux à f/2,8. Comme, par ailleurs, les dimensions des modules sont sensiblement équivalentes, compacité du radiotéléphone
oblige, multiplier le nombre de pixels revient alors à diminuer leur taille, à réduire la quantité de lumière captée par chacun d’entre eux et… à augmenter le niveau de bruit. Résultat : une image souvent neigeuse et un manque de
contraste et de piqué.L’industrie de la téléphonie mobile est-elle donc confrontée à un problème insoluble ? Non, répond
le français DxO Labs, dont les logiciels de génération et de correction d’images sur PC sont bien connus des utilisateurs de reflex numériques, qu’ils soient
professionnels ou amateurs avertis. Sous le nom de ‘ DxO Aperture ‘, la jeune société affirme en effet avoir élaboré une solution technique qui permet de quadrupler la quantité de lumière frappant le capteur des
photophones.L’approche de DxO Labs repose sur deux astuces. D’un côté, une optique redessinée avec une ouverture f/1,4, mais non dénuée de défauts ?” puisque son coût doit rester acceptable pour un fabricant de téléphones
mobiles ?”, et, de l’autre, un logiciel qui corrige les imperfections générées par cette optique, le flou notamment. Conçu pour tourner sur le microprocesseur principal du radiotéléphone, ce logiciel s’appuie sur une
reconstruction mathématique des images qui sont transmises par la lentille et qui, dans la pratique, sont dégradées ou imparfaitement focalisées sur le plan du capteur.

Une empreinte mémoire de moins de 50 Ko

En réalité, DxO Aperture, dont la faisabilité technique a d’ores et déjà été démontrée (l’optique est en cours de fabrication par un partenaire de DxO Labs), est la troisième composante d’une offre que le Français
destine au marché des téléphones mobiles avec modules photo intégrés. Baptisée ‘ DxO Mobile Embedded Edition ‘, cette offre est aujourd’hui constituée de deux sous-ensembles logiciels ?” le
‘ DxO Mobile Raw Converter ‘ et le ‘ DxO Light Engine ‘ ?” qui sont, à chaque fois, adaptés aux caractéristiques d’une optique et d’un capteur donnés.Le premier logiciel transforme les données brutes (raw) enregistrées par le capteur en une image RVB, tout en assurant la meilleure netteté possible et en limitant au minimum les artefacts de conversion tels que les effets de moiré, le
crénelage, les fausses couleurs ou les halos. Le DxO Light Engine, quant à lui, se charge d’optimiser automatiquement et en temps réel le contraste local, et ce en fonction des différentes zones de luminosité de l’image.
‘ Ces technologies utilisent les mêmes algorithmes [*] que ceux à l’?”uvre dans nos logiciels pour PC, explique Nicolas Touchard, vice-président product management de DxO Labs.
Mais elles ont été optimisées pour répondre aux contraintes des téléphones mobiles, tant au niveau de l’empreinte mémoire que de la puissance processeur exigée. ‘La jeune pousse en veut pour preuve le design de référence qu’elle a mis au point avec Texas Instruments et qui était présenté au public au mois de février dernier lors du 3GSM World Congress. Porté sur le processeur Omap DM275,
l’environnement DxO Mobile Embedded Edition, avec les deux composantes précitées, y affiche une empreinte mémoire de seulement… 38 Ko. ‘ Associé à un module photo intégrant une optique ouverte à f/3,2 et un capteur Cmos de deux
millions de pixels, le démonstrateur est capable de restituer des images d’une qualité équivalente à celles prises par un appareil photo numérique de type Coolix équipé d’un
capteur CCD de deux millions de pixels ‘, assure Nicolas Touchard.Selon DxO Labs, l’environnement DxO Mobile Embedded Edition est capable pour l’heure de traiter 1,5 million de pixels par seconde, l’objectif étant de doubler ce chiffre à court terme.
‘ Nous arrivons sur le marché de la téléphonie mobile au moment où l’industrie est en train de repenser l’architecture des terminaux avec appareils photo intégrés, précise M. Touchard.
Aujourd’hui, le traitement de l’image est effectué sur le module photo par un petit circuit spécifique qui sort directement un fichier JPEG. Demain, ce module n’intégrera que la lentille et le capteur, et fournira le
fichier “raw” au processeur du téléphone afin qu’il fasse lui-même le traitement de l’image. Des constructeurs comme Nokia sont très favorables à ce type d’architecture logicielle. ‘
Dans
cette perspective, DxO Labs affirme avoir déjà engagé des discussions avec des concepteurs de terminaux mobiles, des fournisseurs de modules photo ou d’imageurs Cmos et des fabricants de microprocesseurs.(*) Fondé en 2003 et fort d’une soixantaine de personnes (dont quarante-cinq ingénieurs), DxO Labs entretient des relations étroites avec plusieurs laboratoires spécialisés dans les théories mathématiques appliquées au
traitement de l’image.

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Pierrick Arlot