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DoubleClick s’approche à pas très lents de la rentabilité

Malgré 266 millions de dollars de pertes, la compagnie survit à la dépression 2001 du Web. L’année qui vient de commencer pourrait ne pas être meilleure.

La publicité en ligne reste une affaire de start-up. Et son principal héraut, DoubleClick, en affiche la caractéristique la plus classique : une rentabilité incertaine. En présentant ses résultats financiers pour l’année 2001, la société new-yorkaise a montré tout le chemin qu’il lui reste à parcourir avant de gagner de l’argent. Du moins gagner vraiment de l’argent.Au prix d’acrobaties comptables, DoubleClick se targue en effet d’avoir été bénéficiaire durant le dernier trimestre de l’année. En réalité, selon les standards de comptabilité communément admis, la société a perdu 64 millions de dollars lors du dernier trimestre 2001. Soit moins que les 105 millions de l’an passé. Mais, dans le même temps, le chiffre d’affaires s’est effondré de 27 %, passant de 132 à 96 millions.Sur l’année, le bilan est encore moins reluisant. Les pertes ont bondi de 71 %, de 156 à 266 millions de dollars. Alors que le chiffre d’affaire effectuait le mouvement inverse, à 406 millions, contre 506 un an auparavant, soit une diminution de 20 %. Une première pour une société habituée à voir ses ventes s’envoler d’année en année. En 2000, le chiffre d’affaire avait ainsi augmenté de 96 %.

Des perspectives 2002 très inquiétantes

Même si DoubleClick se vante dorénavant de ne compter que peu de start-up Internet parmi ses clients, le retournement de cette industrie a sérieusement ralenti son plan de marche. Seule la division ” Data “, celle des bases de données personnelles (Abacus), réussit une meilleure performance en 2001 qu’en 2000. Le nombre d’annonceurs et d’éditeurs de sites clients de DoubleClick a, lui, nettement diminué tout au long de l’année.Et 2002 ne s’annonce pas meilleur. En particulier son premier trimestre, qui devrait se révéler le plus faible selon Kevin Ryan, le PDG de la société. Sur l’année, le chiffre d’affaires escompté oscille entre 330 et 400 millions de dollars, contre 406 l’an passé. Dans le meilleur de cas, 2002 sera donc équivalent à 2001.Comme nombre de start-up, DoubleClick semble surtout avoir besoin de temps. Elle peut se le permettre. Même si son cash est passé en un an de 873 à 752 millions de dollars, la société ne court aucun risque de faillite. Et espère même un cash-flow positif en 2002, hors coûts d’acquisition. Dans le même temps, son programme de réduction des coûts semble porter ses fruits. Au dépens de ses salariés, puisque les effectifs de DoubleClick ont baissé de 25 % en un an.

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Ludovic Nachury, à New York