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Deux ans de concurrence : un bilan s’impose

Les grands acteurs ont toutes les facilités pour se faire entendre. Mais ils ne sont pas les seuls à avoir des choses intéressantes à dire. Nous voulons que la foule des acteurs de moindre importance puissent s’exprimer eux aussi.

C’est ce qu’a déclaré Pierre-José Billotte, le fondateur de l’organisation professionnelle Ténor (Paris), en lançant officiellement l’élaboration du livre blanc, que celle-ci entend publier à la fin de l’année sur les deux années d’ouverture à la concurrence que vient de vivre le marché français des télécommunications.“Ce bilan, a-t-il ajouté, est nécessaire. On sait qu’avec les baisses tarifaires et un choix plus large, il est positif pour le consommateur. On sait aussi qu’il est positif pour l’État par le biais des ventes de licences. Mais en est-il de même pour les nouveaux entrants ?”Ténor va donc permettre à ses quelque 140 membres, qui sont à la fois des fournisseurs de technologies et des fournisseurs de services, de s’exprimer. Même les non-membres pourront se joindre aux travaux et soumettre leurs contributions.De toute évidence, l’ouverture du marché est problématique. Interrogées en juin dernier par Actus Finance, 89 % des institutions financières de la place de Paris estiment ainsi que la réglementation française de la téléphonie fixe ne permet pas aux nouveaux entrants un développement satisfaisant. Nombre d’entre eux sont financièrement exsangues et ne tiennent pas leurs prévisions. D’importantes concentrations sont à prévoir et les activités de niche ne se multiplient pas comme aux États-Unis.Mais où le bât blesse-t-il ? Le consommateur français est-il trop frileux par rapport à ses voisins européens ? Les évolutions réglementaires, comme les boucles locales radio ou le dégroupage, ne sont-elles pas trop lentes à se réaliser ? Les fenêtres de tir ne sont-elles pas devenues trop courtes ? Les investissements exigés des opérateurs par le réglementeur ne sont-ils pas excessifs ?Beaucoup de questions se pressent. Un comité de pilotage de 8 personnes s’efforcera de les structurer. Il est composé de Jean-Luc Koch (Cesmo), Pierre-José Billotte (Western Telecom), Jean-Michel Evanghelou (Matra Nortel), Pascal Guillet (Ericsson), Alain Minier (Telia), Isabelle Russier (Carrier 1), Clémentine Fournier (Kertel) et Me Olivier Iteanu, avocat. Il recueillera les contributions à l’occasion de trois tables rondes thématiques (téléphonie, mobilité et Internet) d’une journée chacune, qui seront organisées d’ici à fin octobre. La synthèse sera rédigée par les consultants de Cesmo, conseil télécoms indépendant à Paris. Le moment venu, elle sera mise gracieusement à la disposition de tous. A l’évidence, elle sera très attendue.

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Jean-Claude Streicher