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Des labels pour crédibiliser le commerce électronique

Le manque de sécurité des paiements en ligne entrave l’essor du commerce électronique. Pour rassurer les clients, les sites cherchent des labels auprès des organismes de certification.

Les derniers chiffres de NetValue sur la progression d’Internet en France le montrent. Face aux risques de fraude sur Internet, les internautes français font confiance aux enseignes établies pour leurs achats en ligne. Difficile dans ces conditions pour une petite entreprise de se lancer dans le commerce électronique. C’est pour séparer le bon grain de l’ivraie que les sites cherchent aujourd’hui à obtenir des labels de qualité auprès d’organismes de certification, ou de sociétés affiliées à des assureurs. “La certification d’un site web, c’est un peu comme le label rouge pour les produits alimentaires, ou les normes ISO 9000, résume Dominique Waquet, directeur général de WebDiag. net, une garantie de qualité.”Le concept s’est développé autour des sites de business to consumer (B-to-C), avec des labels comme celui délivré par Fia-Net, créé par le courtier Fia (Française interprofessionnelle d’assurance) et le groupe AXA. Le principe est simple : couvrir, au moyen d’un contrat d’assurance, le vendeur et l’acheteur. L’internaute victime d’un détournement de son numéro de carte bancaire sur un site labellisé bénéficie, gratuitement et en quinze jours, d’un remboursement pouvant aller jusqu’à 50 000 francs (7 622€€). Le site marchand, obligatoirement sécurisé, souscrit de son côté un contrat d’assurance dont la prime est calculée sur son chiffre d’affaires. Aujourd’hui, Fia-Net assure plus de 600 sites marchands, soit 75 % des transactions B-to-C françaises (d’une valeur de 1 milliard de francs, 150 millions d’euros). “Pour obtenir ce label, il faut répondre à des critères standards : système de paiement sécurisé fiable [Atos, Payline, Cybermut, etc. , Ndlr], respect des règles élémentaires de la vente à distance [livraison dans des délais raisonnables, option satisfait ou remboursé, etc. , Ndlr]“, explique Valentin Ryzman, gérant d’Eurisko. La création de ce label a donné naissance à d’autres produits, tels que la certification Ifenet, créée par Ifebo en partenariat avec CGU Courtage, filiale du géant britannique CGNU. Une start-up comme Trusted Shops – issue d’une association entre le groupe d’assurance-crédit Gerling Credit Insurance Group et la société de conseil Impact Business & Technology Consulting -, propose un label doublé d’une assurance en ligne. Soutenu par la Commission européenne il gagne d’emblée une dimension européenne.

La guerre des labels professionnels

Le concept de label intéresse aussi les sites marchands destinés aux professionnels. Dans ce domaine, l’offre est pléthorique : outre celle des plates-formes de commerce électronique comme Télécommerce (France Télécom) ou PuissanceNet (Banques Populaires et Cegetel), les organismes professionnels comme la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), la Fédération des entreprises de vente à distance (Fevad), ou encore l’ordre des experts comptables et la Compagnie nationale des commissaires aux comptes ont lancé leurs propres labels.Face à cette multiplication, difficile de s’y retrouver. Deux acteurs historiques de la certification, l’Afaq (WebCert) et le Bureau Veritas (WebValue) se présentent néanmoins avec des arguments séduisants. Leurs labels ajoutent, en effet, à leur expérience dans le domaine de la certification leur reconnaissance internationale. S’ils sont difficiles à obtenir, ils ont l’avantage de pousser l’entreprise à améliorer ses procédures pour conserver l’agrément des organismes de certification.

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Pierre Lupalo