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Cowboy vs VanMoof Electrified S2 : duel au sommet pour vélos électriques connectés

Les deux meilleurs VAE du moment s’affrontent dans un match au cordeau. Qui du VanMoof Electrified S2 ou du Cowboy (2019) peut-il prétendre au titre de meilleur vélo électrique pour la ville ? 

Parmi les dizaines de vélos électriques qui sillonnent les rues, il en est deux qui passionnent plus que de raison. Le Cowboy (2019) et l’Electrified S2 de VanMoof ont chacun une base de fan très convaincue de la supériorité de son poulain. Il n’y a pas que les performances qui rapprochent ces deux VAE, il y a également leur conception (ils sont tous les deux connectés) et leur positionnement urbain et branché. Afin de départager les deux prétendants les plus sérieux au titre du meilleur vélo connecté pour la ville, nous les avons opposé dans un duel sans concessions.

Design : l’école hollandaise face à la belge

Tout oppose Cowboy et VanMoof d’un point de vue esthétique. Et pour cause, chacun à une vision propre de ce à quoi ressemble le vélo électrique urbain parfait. Chez VanMoof, le S2 s’affirme par l’épaisseur de ses tubes, un cintre immense et la dissimulation complète de la batterie. Comme chez l’adversaire, les feux avant et arrière son intégrés dans le cadre et rien ne dépasse du guidon si ce n’est les poignées de frein et le fameux bouton boost. Seule coquetterie apparente : l’écran LED matriciel à même le cadre, indiquant la vitesse et l’état de verrouillage. La géométrie du S2 invite le cycliste à adopter une position très droite avec les épaules en arrière et la tête bien relevée. De fait, la conduite est plus souple et plus reposante. 

Lionel Morillon – 01 Net – Le design très hollandais du VanMoof.

Chez Cowboy… c’est l’exact opposé. Si on tend, là aussi, vers un cadre unibody sans la moindre trace apparente de soudure, la batterie reste accessible de l’extérieur. Elle peut être dissociée du cadre et chargée loin du vélo. Aucun afficheur ne permet d’avoir un aperçu des performances du vélo, cette partie étant entièrement confiée au smartphone. En matière de géométrie, l’approche est là aussi à l’opposé du S2. Un cadre réduit et épuré (qui lui permet de gagner 3 kg par rapport à son adversaire) accueille un petit guidon positionné assez bas. Résultat : on est positionnés sur le Cowboy un peu comme sur un vélo de course, ce qui incite à une conduite plus dynamique. 

Lionel Morillon – 01 Net – Le Cowboy a un design plus sportif mais très épuré.

Vainqueur : Cowboy

S’il est très difficile de départager les deux VAE d’un point de vue purement esthétique, chacun ayant adopté une approche très différente, il faut tout même souligner que les choix de Cowboy correspondent davantage à un usage urbain. Le petit guidon et la taille réduite du vélo belge lui permettent davantage de se faufiler entre les voitures. Et que dire de la batterie amovible. Là aussi un choix judicieux chez Cowboy dans la mesure où tout les utilisateurs n’ont pas un garage à disposition pour charger leur monture. Le Hollandais pourra toujours arguer qu’il permet d’avoir la tête moins dans le guidon, il n’empêche qu’au moment où il faut le porter sur trois étages cet argument pèse moins lourd que ses 19 kg. 

Equipement : les freins font la différence 

Aussi connectés soient-ils, les VAE de nouvelle génération restent dépendant de leur partie mécanique. Il peut donc être  judicieux de les confronter sur l’équipement d’autant plus que celui-ci détermine en grande partie la qualité d’un vélo. Notons que dans les deux cas, il n’y a pas de faute majeure. Que ce soit pour les pneus (Panaracer Gravelking chez Cowboy et Schwalbe Big Ben chez VanMoof), les jantes ou encore la selle, les deux constructeurs ont fait des choix judicieux. 

Lionel Morillon – 01 Net – Les freins à disque hydrauliques de Cowboy, un choix judicieux.

Le même gage de sérieux est perceptible dans le choix des batteries, qui offrent des performances similaires, soit environ 60 km lorsqu’elles sont vraiment sollicitées. Là où les deux concurrents diffèrent, c’est sur la transmission. VanMoof fait dans le classique avec une chaîne (bien camouflée derrière un cache en plastique) mais Cowboy opte pour une courroie, qui a l’avantage non seulement de ne pas salir, mais aussi de ne pas nécessiter d’entretien. 

Lionel Morillon – 01 Net – Le Cowboy opte pour une courroie à la place de la chaine.

Finalement, c’est sur les freins que les deux constructeurs s’opposent. VanMoof opte pour des freins à disques mécaniques, plus faciles à entretenir, alors que Cowboy fait le choix de la performance en dotant son VAE de freins à disques hydrauliques. Enfin, s’il fallait être tatillon (et nous le sommes) nous pourrions également reprocher au Hollandais le choix de pédales en plastique bas de gamme qui ne demandent qu’à être changées. 

Vainqueur : Cowboy 

VanMoof aurait pu prétendre au match nul en matière d’équipement s’il avait opté pour des freins à disques hydrauliques comme son concurrent. Certes, ceux-ci demandent plus d’entretien mais ils sont aussi moins efficaces. Or, en ville plus qu’ailleurs, un bon coup de frein peut épargner quelques frayeurs au cycliste même le plus prudent. 

Accessoires : Cowboy à la peine

Il est bien difficile d’opposer les deux concurrents sur la thème des accessoires tant l’écart est grand entre les deux offres. Pour faire simple, d’accessoires chez Cowboy, il n’y en a pas. Ou pas encore. Ou pas officiels. Ou pas vraiment… Bref, le vélo est livré dépouillé de tout gadget à l’exception d’une sonnette et de deux réflecteurs (pour se conformer à la loi). Difficile de faire plus chiche. Une offre d’accessoires devrait bientôt voir le jour sur la boutique en ligne du constructeur mais elle tarde à se montrer. Toujours dans le même état d’esprit, Cowboy prévoit de lancer une version « confort », c’est à dire mieux équipée de son VAE, courant 2020. En attendant, la communauté d’utilisateurs s’organise en conseillant des alternatives compatibles chez d’autres accessoiristes.

Lionel Morillon – 01 Net – Gardes-boue, sonnette et béquille, l’Electrified S2 a un équipement très correct.

Chez VanMoof au contraire, il n’y aura pas besoin de mettre la main au porte-monnaie. Le minimum requis pour un vélo de ville est compris dans le prix du vélo. Gardes-boue, béquille et autres caches de protection de la chaine sont fournis par défaut. Et que dire du système de verrouillage. Théoriquement, le S2 est capable de passer d’un antivol classique grâce à un système de sécurité intégré qui bloque le vélo et alerte lorsqu’une tentative de vol est repérée. Si toutefois le vélo était dérobé, VanMoof pourrait encore le traquer grâce à une puce GPS dissimulée dans le cadre. 

Vainqueur : VanMoof Electrified S2

Sans véritable opposition en matière d’accessoires, VanMoof remporte ce round aisément. Cowboy aurait pu prétendre à un minimum de considération s’il s’était donné la peine de faire un minimum d’efforts, c’est à dire de fournir au moins les gardes-boue, un élément tout simplement indispensable.    

Application : les limites du tout connecté

Vélo connecté oblige, les deux VAE nécessitent d’être liés à une application (Android ou iOS). Chez Cowboy, sortir le smartphone de sa poche et lancer l’appli est même indispensable pour activer le vélo. En cas d’oubli du téléphone ou de panne de batterie, il faudra faire sans l’assistance électrique. De son côté, VanMoof a pensé à une alternative pour pouvoir débloquer son vélo à l’aide d’une manipulation spécifique via le bouton « boost ». 

Lionel Morillon – 01 Net – Le bouton “boost” du VanMoof.

Cette dépendance parfois problématique du Cowboy à son application pourrait présager d’une grande utilité de celle-ci. Or une fois lancée, elle ne permet pas d’interagir particulièrement avec son VAE. Certes, il est possible d’y retrouver ses derniers trajets ou encore de permuter entre législation européenne et américaine pour « débrider » le vélo jusqu’à 30 km/h mais c’est à peu près tout. 

Lionel Morillon – 01 Net – L’application de VanMoof offre bien plus de possibilités dans les réglages du vélo.

À l’inverse, l’Electrified S2 déporte sur l’application toute une partie de ses réglages. Niveau d’assistance, bridage de la vitesse, allumage et extinction des feux, déverrouillage… l’application permet réellement d’agir sur son vélo mais là encore, elle n’est pas exclusive. La totalité de ces fonctionnalités, est accessible directement sur le S2 avec avec des manipulations assez simples. 

Vainqueur : VanMoof Electrified S2

En matière d’application, la balance penche clairement en faveur de VanMoof. Cowboy souffre ici d’une approche défaillante puisque son « appli » bride doublement le propriétaire du vélo. Il est à la fois dépendant de son application pour utiliser son vélo et limité dans ses capacités une fois celle-ci lancée. 

Comportement sur route : confort ou performance, il faudra choisir   

Fort logiquement, des choix techniques opposés produisent des sensations sur route très différentes. L’Electrified S2 est un rouleur, très à l’aise sur les larges courbes et les longues lignes droites et par conséquent plus en difficulté lorsque le trafic se densifie et qu’il faut manoeuvrer. Sa géométrie inspirée des cycles hollandais permet une conduite agréable, tout en souplesse et offre un confort que Cowboy ne peut égaler. Pour avoir une sensation de performance sur le VanMoof, il faut en passer par le bouton « boost » ce qui peut s’avérer intéressant ponctuellement mais qui n’équivaut pas à un offre de couple permanente. 

Lionel Morillon – 01 Net – Avec son poids et sa taille réduits, le Cowboy est très à l’aise en ville.

Or, ce que le Cowboy a pour lui, c’est précisément la puissance et la performance, même au-delà de l’assistance électrique. En effet, son grand plateau permet de continuer à rouler « vite » (au-delà des 35 km/h) sans mouliner outre-mesure. Résultat : en selle sur le vélo belge, la recherche de vitesse est une quête permanente. Celle-ci est renforcée par la position très sportive à laquelle le VAE invite le cycliste. Et comme le Cowboy s’offre le luxe d’être léger et maniable, la conduite en ville s’en retrouve simplifiée. 

Vainqueur : Cowboy

Dans le domaine du comportement, le VanMoof aura sans doute ses défenseurs. Les cyclistes qui accordent beaucoup d’importance au confort ou à la position du dos par exemple. Mais en ville, le but consiste souvent à aller d’un point A à un point B le plus vite possible et sans ce mettre en danger. Et à ce petit jeu, Cowboy n’a pas vraiment de rival. 

Verdict du match :

Après avoir parcouru plus de 300 km avec chacun d’entre eux, il convient tout d’abord de préciser qu’il s’agit de deux excellents VAE, bien conçus et dont les performances sont largement au-delà de la moyenne. Cela étant dit, le but d’un match est de déterminer un vainqueur et dans notre duel la victoire ne peut aller qu’au Cowboy. Malgré son manque d’accessoires et en dépit d’un confort moindre et d’une application plus problématique qu’utile, il s’impose grâce à une meilleure conception et à une approche très pertinente de la conduite en ville. 

La différence entre les deux vélos électriques se fait alors même que la question du prix n’a pas été évoquée. Loin de rééquilibrer le duel, celle-ci ne fait que nous conforter dans notre choix. Et pour cause, même si le S2 de VanMoof bénéficie régulièrement d’offres promotionnelles, son prix final est 1400 euros pus cher que les 1990 euros demandés par Cowboy. Soit, très largement de quoi compenser un quelconque manque d’équipement.

Le test complet du Cowboy 2019

Le test complet du VanMoof Electrified S2

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Dimitri Charitsis