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Coup de balai sur le Trilobite

Electrolux a donné à son mini-aspirateur automatique un nom d’insecte préhistorique. Mais en a aussi fait un produit bruyant et maladroit, à ranger illico dans un musée de l’Electronique grand public.

Déballé, l’appareil a une certaine allure, le charme évident du design suédois, parfait pour aller fouiller sous un lit Ikea. Fonctionnant sans cordon ombilical électrique, large de 35 centimètres et haut de 15, pesant 5 kilos
tout mouillé, le Trilobite a l’allure touchante d’un nouveau-né de l’industrie électronique.Une fois pris son premier biberon de courant, le voilà livré à lui-même. C’est que, au-delà de son aspect esthétique, l’objet a aussi une vocation utilitaire : aspirer. Chez Electrolux, on explique que le Trilobite se repère par
ultrasons, ‘ comme une chauve-souris ‘. Costaude, la chauve-souris, puisque l’aspirateur suédois a visiblement pris le parti de percuter les obstacles plutôt que de les frôler. A
priori
rien de bien grave, sa vitesse limitée et son plastique solide limitant la casse.La machine est peut-être automatique mais sûrement pas très longtemps. Le Trilobite cherche les problèmes et les trouve assez rapidement. Une petite protubérance issue d’un pied de bureau peut suffire à le bloquer. Le Trilobite se prend
aussi d’une affection toute particulière pour les fils, qu’il semble repérer au premier coup d’ultrasons pour, une fois à proximité, ne plus les lâcher.Point positif : cela prouve que son aspiration est suffisamment puissante et ne laisse pas passer trop de miettes. Point négatif : évidemment, à chaque fois, il faut le soulever (il en profite pour s’assoupir) et lui faire
dégorger le câble qu’il était en train d’avaler.Pas question donc de rêver d’un modèle fonctionnant tout seul dans son coin, le nouveau-né d’Electrolux a besoin d’être surveillé en permanence. Ce qui le rend vite insupportable.En outre, autant le Trilobite peut se vanter de ses ultrasons, autant il n’a aucune fierté à tirer de son niveau sonore. Qui est celui d’un aspirateur lambda.Sachant que l’appareil, pour couvrir la moindre surface, a besoin de se cogner aux quatre coins et de se bloquer à peu près partout où il est possible de se bloquer, le Trilobite utilise facilement son heure d’autonomie pour tenter
maladroitement de faire le ménage. Soit une heure de vrombissement permanent.


Du Trilobite, on n’attend alors plus qu’une seule chose, qu’il s’endorme.

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Ludovic Nachury