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Comment cet ingénieur chinois serait parvenu à dérober des secrets d’IA de Google

Un ressortissant chinois est accusé d’avoir volé plusieurs secrets industriels liés à l’intelligence artificielle, au nez et à la barbe de son employeur, Google, avant d’être arrêté.

Des informations confidentielles et des secrets de Google liés à l’intelligence artificielle : voilà ce que serait parvenu à voler Linwei Ding, un ressortissant chinois employé par le géant du numérique comme ingénieur informatique. En 2019, l’informaticien, âgé de 38 ans, est embauché par Google pour travailler sur un logiciel utilisé dans ses centres de données. Son poste implique l’accès à des « informations confidentielles de Google liées à l’infrastructure matérielle, à la plateforme logicielle et aux modèles et applications d’IA », précise le communiqué du ministère de la Justice américain, publié le mercredi 6 mars. Un accès dont il aurait vraisemblablement abusé.

Car si d’un côté, le trentenaire semble avoir rempli ses fonctions avec succès, de l’autre, il se serait servi de certaines informations plus que sensibles de Google pour mener des activités parallèles… et concurrentes en Chine. Et cela n’a ni échappé à Google, ni au FBI. Selon les procureurs américains, Linwei Ding travaillait « secrètement » pour deux entreprises chinoises concurrentes avant que tout ne s’arrête, mercredi dernier. L’homme a fini par être arrêté à Newark, en Californie, expliquent les procureurs cités dans le communiqué.

Car pendant ses heures de travail, l’ingénieur aurait « téléchargé des secrets industriels stockés dans le réseau de Google » entre mai 2022 et mai 2023, selon une pièce de la procédure rendue publique mercredi par un tribunal fédéral de Californie. Les procureurs américains citent « plus de 500 fichiers uniques contenant des informations confidentielles », dont « des éléments constitutifs de l’infrastructure d’IA de Google ».

Le double jeu de l’ingénieur

D’autres détails sont donnés dans le communiqué. Le trentenaire aurait cherché à développer sa propre entreprise d’IA et d’apprentissage automatique, basée en Chine. Il aurait candidaté à un programme d’incubation dans le pays. Il aurait aussi aidé à lever des fonds pour une autre entreprise, une société dont il détiendrait 20 % des actions, selon les procureurs américains.

Pendant ses périples en Chine, l’ingénieur est également accusé d’avoir « permis » à un autre employé de Google d’utiliser son badge d’accès aux locaux de la firme aux États-Unis : une manière de faire croire qu’il travaillait bien, à ce moment-là, dans les locaux californiens. Après avoir fait l’objet d’une enquête interne, puis d’une enquête du FBI, le trentenaire a été arrêté : il encourt une peine de 10 ans de prison et 250 000 dollars d’amende pour chaque chef d’accusation – les procureurs américains en ont annoncé quatre. 

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Une campagne d’espionnage mondiale sans précédent de Pékin, selon le FBI

Cette affaire intervient sur fonds de course et de compétition technologique entre les États-Unis et la Chine, quelques mois après la mise en garde des agences de renseignement américaines, mise en scène dans la Silicon Valley. Les patrons des « Five Eyes », le club des services secrets anglophones, s’étaient alarmés, en octobre dernier, des tentatives alléguées de la Chine. Pékin chercherait, selon ces derniers, à mettre la main sur de la propriété intellectuelle des entreprises américaines liée à l’IA et d’autres secteurs clés. Les cinq patrons évoquaient une campagne d’espionnage mondiale sans précédent orchestrée par la Chine.

Et pour Christopher Wray, le directeur du FBI cité dans le communiqué, « les accusations d’aujourd’hui illustrent une fois de plus jusqu’où les filiales d’entreprises basées en Chine sont prêtes à aller pour voler l’innovation américaine ».

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À quel point ces fuites vont-elles avoir un impact sur Google ? Si la question reste pour l’instant sans réponse, la firme américaine investit massivement dans l’IA générative. Le mastodonte du numérique cherche, depuis des mois, à rattraper OpenAI et son partenaire Microsoft, en bonne position pour dominer le secteur de l’IA générative – cette technologie qui permet de générer du texte, des images, des vidéos ou du son à partir de commandes de textes.

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Source : Communiqué du ministère de la Justice américain


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