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Catherine Gorochov (RARE) : ” La parité qui existe dans les facs ne se retrouve plus ensuite “

Catherine Gorochov dirige la filiale dédiée aux ressources humaines de l’incubateur Republic Alley, Rare (Republic Alley Ressources Entrepreneuriales), qu’elle a créé en janvier 2001. Elle était…

Catherine Gorochov dirige la filiale dédiée aux ressources humaines de l’incubateur Republic Alley, Rare (Republic Alley Ressources Entrepreneuriales), qu’elle a créé en janvier 2001. Elle était auparavant à la tête de la filiale française du cabinet anglo-saxon de recrutement Norman Broadbent France.Vous recrutiez auparavant des dirigeants pour l’économie traditionnelle, aujourd’hui pour des start-up. Y a-t-il une différence en termes de répartition homme-femme ? Près de 90 % des embauches de cadres que nous organisions au sein de Norman Broadbent France concernait des hommes. Parmi les recrutements que nous avons effectués depuis le début de l’année chez Rare, on recense environ 50 % d’hommes et 50 % de femmes. Cependant, il est plus révélateur de se baser sur notre vivier d’entrepreneurs. Nous nous sommes, effectivement, constitué un fichier de profils capables aussi bien de diriger des start-up que de monter des filiales ou encore de développer de nouvelles activités. En outre, 20 % seulement de femmes figurent dans notre vivier d’entrepreneurs.Doit-on en conclure que le boom de la net économie a ouvert malgré tout de nouvelles opportunités aux femmes ? L’effet start-up a été une opportunité pour tous les entrepreneurs, qu’ils soient hommes ou femmes. Les robinets de l’entrepreunariat se sont ouverts largement, et les femmes candidates ont eu à leur tour l’occasion de mener à bien leur projet. C’est l’envie d’entreprendre qui a fait la différence.Pourtant, on trouve encore peu de femmes à la tête de start-up. Les quatorze sociétés incubées chez Republic Alley ont toutes été lancées par des hommes, et on ne trouve dans l’ensemble qu’une seule femme à un poste de directrice générale…Il est vrai qu’on aurait pu croire, qu’avec l’effet start-up, beaucoup plus de femmes se seraient lancées. Alors que dans les écoles, et les facultés, la parité entre les hommes et les femmes existe, elle ne se retrouve pas ensuite. Mais il ne faut pas oublier que la France reste très machiste par rapport aux dirigeantes. Il leur est très difficile de se faire une place, et elles sont même parfois taxées d’arrivisme. Pour un homme, l’ascension sociale est perçue comme une réussite, pour une femme cela peut-être vue comme la compensation d’un manque.Vous avez vous-même évolué, chez Norman Broadbent, dans un univers anglo-saxon. Comment les femmes dirigeantes étaient perçues ? Pour les anglo-saxons, le côté homme-femme est complètement gommé. Chez Norman Broadbent, la structure anglaise était dirigée par un homme mais les trois filiales européennes, en France, en Allemagne et en Espagne, étaient dirigées par des femmes. C’est d’ailleurs ce qui m’a plus le plus surprise lorsque je suis entrée chez Republic Alley : je suis la seule femme associée.On trouve encore peu de femmes initiatrices de projets, et peu de candidates à des postes de direction. Pensez-vous qu’il y ait une différence de perception du rôle d’entrepreneur et de dirigeant entre les hommes et les femmes ? ‘L’aspiration de fond reste la même : concrétiser un projet, laisser une empreinte. Mais j’ai personnellement l’impression que les hommes sont également motivés par l’exercice du pouvoir, par l’ambition et la reconnaissance sociale. Alors que les motivations des femmes seraient plus centrées sur l’envie d’innover, de faire évoluer un projet.

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Propos recueillis par Laure Deschamps