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Capital-risque : le grand nettoyage continue dans la Silicon Valley

Sous la pression de leurs investisseurs ?” qui perdent patience ?”, les ” grands ” fonds sont obligés de rendre l’argent non investi. Les professionnels du secteur estiment ainsi que 30 à 40 % des fonds d’investissement disparaîtront.

Les firmes de capital-risque de la Silicon Valley ont vu le montant total de leurs fonds disponibles diminuer de 795,5 millions de dollars au trimestre dernier.” 
Les fonds ont rendu à leurs investisseurs plus d’argent qu’ils n’ont réussi à en lever au cours du second trimestre 2002. C’est sans précédent. Et cela montre bien qu’il est devenu difficile d’investir des milliards de dollars dans un environnement économique aussi volatil
 “, indique Mark Heesen, le président de l’association américaine de capital-risque (NVCA).

Les investisseurs perdent confiance

Quatre grands fonds de la Silicon Valley ?” Accel Partners, Meritech Capital Partners, Walden et WorldView ?” ont ainsi rendu au total 1,2 milliard de dollars.” 
Les actionnaires ont demandé fermement le retour des sommes. Ils se plaignaient notamment des commissions collectées par ces firmes pour la gestion de l’argent qui n’était pas investi
 “, explique Eric Buatois, associé chez Sofinnova, basé à San Francisco.Selon la NVCA, l’ensemble des fonds qui n’ont pas été investis aux Etats-Unis se monte à près de 200 milliards de dollars, ce qui occasionne des frais de gestion considérables payés par les investisseurs.Dans la même période, quatre autres firmes de la Silicon Valley ?” dont Vision Capital, qui finance des entreprises européennes ?” ont réussi a lever 401,5 millions de dollars.” 
Cela devient de plus en plus difficile de lever des fonds. Les investisseurs ne font plus confiance aux nouveaux fonds créés durant la bulle Internet. A tel point que certains investisseurs arrêtent tout simplement de payer les sommes promises, entraînant la disparition de 30 à 40 % des fonds
 “, ajoute Eric Buatois.

2002 sera malgré tout un bon cru

Cependant, il faut relativiser la crise que connaît le monde du capital-risque américain. Même si le montant des sommes investies en 2002 doit être moins important que celui de 1999, première année de la bulle Internet, la NVCA prévoit que 2002 sera tout de même la quatrième meilleure année de l’histoire du capital-risque.Les secteurs les plus prisés par les firmes de capital-risque sont le logiciel et les biotechnologies, qui ont respectivement levé, pour le second trimestre, 1 milliard de dollars et 958 millions de dollars.En revanche, les investissements dans les start-up focalisées sur les médias et les semi-conducteurs ont chuté de 47 %, à 161 millions de dollars, et de 31 %, à 284 millions de dollars, respectivement.” 
Les fonds qui ne se sont pas diversifiés, notamment dans les “biotech”, et qui ont préféré prendre tous les risques en investissant seulement dans des start-up, seront les premiers à disparaître
 “, conclut Eric Buatois.

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Jean-Baptiste Su (Silicon Valley Newswire)