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Canal+ et TPS à l’assaut des pirates

Face à la montée en puissance du piratage, Canal+ et TPS coordonnent leurs actions afin de neutraliser les cartes illégales donnant un accès gratuit à leur bouquet de TV par satellite.

On trouve de tout sur Internet. Y compris des cartes à puce pirates permettant d’accéder sans abonnement aux deux bouquets de diffusion de TV par satellite de Canal+ et de TPS. Pour s’en convaincre, il suffit de rentrer quelques mots-clés judicieux sur un bon moteur de recherche.En quelques secondes, le site renvoie plus d’une dizaine d’adresses et de forums qui traitent le sujet avec suffisamment de précision pour que l’amateur averti se lance lui-même dans la fabrication d’une carte pirate ou s’en procure une prête à l’emploi, contre un paiement de 500 à 1500 francs. Ces cartes illégales fonctionnent même avec les décodeurs fournis avec les offres de TV par satellite.Le phénomène a pris suffisamment d’ampleur pour que Canal+ et TPS réagissent. Les deux opérateurs ne disposent d’aucun chiffre sur le nombre de cartes en circulation. Mais la fraude est significative : “Quand on ramène le nombre de démodulateurs vendus chaque année au nombre d’abonnement enregistrés, on se rend compte qu’il y a un très gros différentiel “, constate Guillaume de Guerre, secrétaire général de TPS.

Des campagnes antipiratages coordonnées

Pour contrer le piratage, Canal+ et TPS mènent régulièrement des campagnes de ” contre-mesure ” destinées à neutraliser les cartes illégales.Dernière en date, la semaine dernière, à l’occasion des matchs de championnat de France de football opposant Monaco à Lille et Marseille à PSG. C’est lors de ces grands rendez-vous que l’impact psychologique sur les pirates est maximal.Les deux opérateurs ont coordonné leurs efforts afin de gêner le plus grand nombre de fraudeurs, en particuliers ceux qui profitent des deux réseaux de diffusion.En pratique, les opérateurs diffusent, en même temps que les programmes TV, un signal capable de désactiver à distance les cartes frauduleuses. Chez Canal+, la lutte est organisée par le biais de la filiale Canal+ Technologies.” Nous achetons des cartes pirates et nous les analysons afin de voir ce qui les différencie de nos propres cartes. Nous jouons sur ces différences pour neutraliser les cartes pirates tout en épargnant celles des abonnés “, confie Marie-Vincente Pasdeloup, responsable de la communication chez Canal+ Technologies.

Surveiller l’activité des pirates sur le Net

Même stratégie chez TPS. Pour Guillaume de Guerre, la méthode est très efficace : “Nous estimons que la dernière campagne a permis de neutraliser la quasi-totalité des cartes pirates TPS.”Malheureusement, les parades ne durent pas éternellement. “Les pirates sont toujours aux aguets. Ils développement continuellement de nouvelles techniques pour déjouer nos contre-mesures “, explique Guillaume de Guerre.Mais la méthode permet de décourager de nombreux fraudeurs qui, après avoir payé plusieurs centaines de francs leur carte, doivent remettre la main au portefeuille pour s’en procurer une nouvelle. Les campagnes antipiratage sont donc d’autant plus efficaces qu’elles sont régulièrement renouvelées.Internet est un bon moyen pour surveiller les fraudeurs. ” Nous consultons régulièrement certains sites Web spécialisés dans le piratage. Cela nous permet de savoir si une technique de fraude est suffisamment diffusée pour justifier le lancement d’une nouvelle contre-mesure “, confie Guillaume de Guerre.Par ailleurs, le secrétaire général de TPS n’écarte pas la possibilité dutiliser des méthodes plus radicales, qui impliqueraient la détérioration du décodeur. Mais il reste plus évasif quant à la possibilité technique de mettre en place une telle solution sans risque pour le matériel des abonnés.

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Stéphane Long