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BNP Paribas ouvre un compte commun avec IBM

A parité égale, la coentreprise gérera l’exploitation de la production informatique de la banque. Le statut des salariés externalisés inquiète la CGT.

ABN Amro, JP Morgan Chase, Deutsche Bank, Banque Hervet… Les grands contrats d’infogérance se sont multipliés ces derniers mois dans le secteur bancaire. BNP Paribas a décidé d’opter pour une voie alternative en
créant une société commune avec IBM, détenue à cinquante-cinquante.Opérationnelle au deuxième trimestre 2004, BNP Paribas Partners for Innovation gérera l’exploitation de la production informatique de la banque et de ses filiales. Soit une puissance de calcul de 26 milliards d’opérations
par seconde, une capacité de stockage de 400 To, et sept mille serveurs Unix ou NT.Signé pour une durée illimitée, ce partenariat présente aux yeux d’Hervé Gouëzel, DSI de BNP Paribas, un grand nombre d’atouts. ‘ ‘
Il unit la compréhension par nos équipes des métiers de la banque à la force d’IBM dans les domaines de la R&D et des meilleures pratiques. Le statut de coentreprise nous donne, par ailleurs, accès aux comptes et à la nomination des
dirigeants. Le poste de directeur technique est ainsi occupé par un homme de BNP Paribas. ‘

Un coût de 1 milliard d’euros sur cinq ans

Sur les quatre cent cinquante personnes employées par BNP Paribas Partners for Innovation, on trouvera deux cent soixante-dix salariés de la banque, cent soixante-dix assistants extérieurs ?” issus des rangs de prestataires
tiers, tels Transiciel ou Atos Origin ?”, et dix experts IBM. Le périmètre initial de la coentreprise se limite à la France, mais il sera rapidement étendu au site de Londres, qui détient une cinquantaine de salariés.En intégrant aussi les contrats aux forfaits, l’effectif total avoisinera les six cents collaborateurs. Le coût annuel de la structure supporté par BNP Paribas a été évalué à 200 millions d’euros, soit environ
1 milliard d’euros sur cinq ans.En revanche, Hervé Gouëzel n’avance pas d’estimations chiffrées sur les économies escomptées. ‘ Ce n’est pas l’objectif de base. Notre souhait est de rester parmi les meilleurs du monde
dans la production informatique, alors que la complexité comme le nombre de serveurs ne cessent de croître. Il importe également de maîtriser les coûts de production, afin qu’ils n’augmentent pas avec la croissance
organique. ‘
En ce qui concerne le sort des salariés de BNP Paribas, ‘ mis à disposition pour une durée indéterminée ‘, le DSI se veut rassurant. Conservant leur statut, ils relèveront toujours de la
convention collective bancaire ?” mieux-disante que celle de Syntec Informatique ?”, et resteront au comité d’entreprise du groupe. Le lieu de travail reste également inchangé. Les équipes seront regroupées à Montreuil
(93), dans un immeuble actuellement en construction et situé à proximité de la DSI.Pour autant, Marc Cohen-Solal, de la CGT, se dit préoccupé à trois titres. ‘ La société commune détiendra la matière première de la banque, l’information client. Ce qui pose des questions de
confidentialité. Par ailleurs, elle choisira ses fournisseurs. Ce qui risque d’accroître la dépendance de BNP Paribas à IBM, déjà forte. Enfin, qui nous dit que le statut des salariés n’évoluera pas ? Les velléités de changement
de statut des salariés de BNP Asset Management montrent que rien n’est figé. ‘
Le délégué syndical étudie actuellement les différents moyens de recours.

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Xavier Biseul