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BlackBerry se lance dans les tablettes avec son PlayBook

Avec cet appareil doté d’un écran de 7 pouces et d’un processeur à double coeur, RIM espère séduire aussi bien le grand public que les entreprises? Mais le PlayBook n’arrivera pas avant 2011.

PlayBook, tel est donc le nom de la première tablette tactile de RIM, dévoilée hier 27 septembre lors de la keynote de lancement de la DevCon 2010, la conférence pour les développeurs de BlackBerry, à San Francisco. Et c’est bien là la principale surprise de cette annonce par ailleurs très attendue. Les caractéristiques techniques sont en effet assez conformes à ce que les rumeurs laissaient entendre. Par son design et ses dimensions, la tablette s’apparente à la Galaxy Tab de Samsung, et elle se montre plus légère et compacte que l’iPad d’Apple. On y retrouve un écran de 7 pouces (soit 18 cm de diagonale), pour un poids aux alentours de 400 g et une épaisseur de 9,7 mm. Le PlayBook est équipé de deux caméras, dont une frontale destinée aux applications de vidéoconférence qui seront livrées en standard. Comme prévu également, l’appareil possède uniquement le Wi-Fi et le Bluetooth. Il est conçu pour s’appairer avec les smartphones BlackBerry afin de profiter de leur connectivité 3G. Son prix et son autonomie restent des énigmes à ce jour.

Une tablette pour l’entreprise

Même si RIM met en avant ses capacités multimédias et ludiques, le PlayBook vise ouvertement le marché des entreprises. Son processeur à double cœur de 1 GHz et sa mémoire vive de 1 Go en font la tablette la plus puissante du marché, conçue pour s’adapter à des environnements multitâches. Le PlayBook est compatible avec le serveur d’entreprise BlackBerry Enterprise Service (BES), qui permet de l’administrer à travers des politiques IT identiques à celles des smartphones. On y retrouve également les technologies de compression de données et de cryptage qui ont fait le succès de la marque dans les environnements professionnels.

Occuper le terrain

Reste qu’il ne s’agit là que d’un effet d’annonce, destiné à occuper le terrain, alors que les premières tablettes Android viennent défier l’iPad et que les appareils tournant avec Windows 7 sont attendus pour Noël. Car personne n’a pu toucher le PlayBook ni jouer avec son interface utilisateur. Cette dernière n’a d’ailleurs été qu’entraperçue dans une vidéo. Bien qu’annoncée pour le premier trimestre 2011 aux Etats-Unis (et pour le deuxième trimestre en Europe), la tablette n’est encore qu’à l’état de prototype. Ce qui n’est guère étonnant puisque son système d’exploitation, issu du rachat de QNX en avril dernier, est toujours en pleine phase de développement, de l’aveu même de ses concepteurs. Toutefois, selon les déclarations du créateur de QNX, les images de la vidéo présentée lors de la conférence ne sont pas le fruit d’un montage mais bien des séquences réelles filmées sur les prototypes actuels.

Un OS très original

La grande originalité du PlayBook réside dans son système d’exploitation dérivé de QNX Neutrino. Créé en 2001, cet OS s’appuie sur un micro-kernel extrêmement compact dont la particularité est d’exécuter la quasi-totalité des couches basses (pilotes, réseau, système fichier) en mode utilisateur. Il en résulte une très grande robustesse, une gestion symétrique du multiprocessing et un haut niveau de sécurité, le noyau étant certifié EAL4+ selon les critères communs. Le BlackBerry Tablet OS adjoint au noyau QNX une interface utilisateur multipoint et plusieurs environnements d’exécution : une machine virtuelle Java (notamment destinée à assurer la compatibilité avec les applications de l’AppWorld des smartphones actuels), un environnement d’exécution natif pour les applications écrites en C/C++, un environnement d’exécution Web (s’appuyant sur WebKit, HTML5 et CSS3) avec une prise en charge complète de Flash 10.1 et l’accélération matérielle, et enfin le framework AIR d’Adobe.

Urgence du côté des applications

Quelles que soient les qualités du nouveau système, le succès de la tablette BlackBerry reposera avant tout sur son offre de logiciels. Or le SDK qui permettra aux développeurs de commencer à travailler sur la plate-forme ne sera pas disponible avant plusieurs semaines (on parle de la fin octobre au mieux). BlackBerry espère que la prise en charge de Flash et d’Adobe Air accélérera le portage d’applications provenant d’autres environnements. La marque compte également sur la compatibilité de la tablette avec son nouvel environnement de développement WebWorks, qui simplifie les développements d’entreprise. Enfin, la disponibilité de compilateurs C++ et d’OpenGL devrait aussi favoriser le portage des jeux (et notamment des titres créés pour l’iPad).

RIM a mis en ligne une vidéo de démonstration du PlayBook qui ne montre justement pas l’appareil, preuve, s’il en fallait, que le produit dévoilé hier est encore loin d’être finalisé.

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Loïc Duval