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BlackBerry met le mail à portée de main

Après avoir conquis l’Amérique du Nord et l’Angleterre, RIM tente de nouer des partenariats avec les opérateurs français. Objectif : distribuer son terminal de messagerie, le BlackBerry, auprès des entreprises.

Vieil adage, rien n’est plus difficile que de faire simple. De cette difficulté naît souvent l’efficacité. C’est sans doute en suivant cette ligne de conduite que le terminal BlackBerry 5820 du canadien Research In Motion a conquis la première place sur le marché du terminal de courrier électronique sans fil, avec 250 000 unités vendues, majoritairement aux entreprises, sur le seul continent nord-américain.Ce succès repose sur un objectif pertinent, “fournir aux utilisateurs une connexion permanente avec leur messagerie d’entreprise, et ce, où qu’ils soient, avec une réelle facilité d’utilisation”, explique Thierry Vaisse, directeur marketing de RIM.Cahier des charges respecté. Pour recevoir ses mails, il suffit d’allumer le 5820, un petit terminal noir (pour faire sérieux auprès des entreprises) muni d’un clavier. Tout comme un téléphone cellulaire, celui-ci se connecte au réseau GPRS.Sur le même modèle que les SMS sur un cellulaire, les mails sont routés sur le 5820 sans que l’utilisateur n’ait à effectuer de manipulation. Pour ce faire, RIM propose une plate-forme exhaustive (voir infographie) comprenant un logiciel client installé sur le PC, un serveur placé en aval du serveur de messagerie de l’entreprise, Domino ou Exchange, un dispositif, non détaillé, placé chez l’opérateur ainsi qu’une batterie de logiciels utilitaires.L’idée lumineuse de RIM consiste en effet à se fonder sur le serveur de messagerie de l’entreprise avec tous les avantages que cela comporte. Le premier étant lié à la gestion des pièces jointes.Plutôt que de passer de longues minutes à télécharger un mail par GPRS et attendre de l’avoir au complet pour le lire, RIM choisit de chiffrer (3DES) et compresser les mails avant de les envoyer vers le terminal, gardant les pièces jointes sur le serveur de messagerie de l’entreprise.Si l’utilisateur veut les ouvrir, plusieurs solutions s’offrent à lui : ” On peut les convertir en mode texte, les imprimer sur un fax ou sur imprimante. Autre usage, en cas de déplacement chez un client, on peut les lui transmettre directement sur sa messagerie”, détaille Thierry Vaisse.Dans tous ces cas, les pièces jointes transiteront de serveur à serveur et la conversion vers le format ad hoc se fera à l’aide de logiciels tiers (I.Trezzo, Xerox…). ” Nous croyons que la tendance est à ce type de traitement intelligent de la documentation”, ajoute Thierry Vaisse.

Une productivité accrue de 53 minutes par jour

Pour l’entreprise, les bénéfices générés par l’usage du 5820 sont légion. Le premier concerne la productivité. Selon une étude menée par la société, elle serait accrue de 53 minutes en moyenne par jour. ” C’est logique. Chaque temps mort, l’attente d’un train ou d’un avion, peut être exploité pour vérifier ses mails, l’agenda commun…”, note Thierry Vaisse.Autre gain, la facilité d’administration ainsi que des coûts identifiés et inamovibles. Pour la première partie, l’administration s’effectue sur les serveurs et est intimement liée à celle d’Exchange.Les terminaux sont visibles dès qu’ils sont connectés, les mails sont mis en attente sur le serveur, rien de plus qu’une administration normale.Le coût des communications est effectué au forfait, du moins dans le modèle appliqué jusqu’à présent par les opérateurs américains et anglais.À titre d’exemple, l’anglais BT Cellnet facture environ 59 euros par mois en mode illimité les communications par terminal et vend la solution 3 811 euros ht (le logiciel serveur et la licence) pour 20 utilisateurs. Il faut compter en plus entre 547 et 608 euros ht par terminal. Ce faisant, les coûts associés sont faciles à prévoir, car constants.

Un kit de développement fourni en standard

Sur le versant applicatif, outre la messagerie, le 5820 fait aussi office de téléphone GSM/GPRS grâce à un kit piéton. L’utilisateur peut ainsi téléphoner tout en prenant des notes grâce au (trop ?) petit clavier incorporé. On trouve de nombreux utilitaires, dont l’agenda, la calculatrice, un petit éditeur de texte. L’accès aux menus se fait très aisément à l’aide d’une molette.Par ailleurs, nombre d’éditeurs ont déjà développé des connecteurs pour accéder aux applications back office de l’entreprise, que ce soit celles de Computer Associates, Oracle, HP, Siebel, ou celles de PeopleSoft SAP, entre autres.Un kit de développement Java est aussi fourni pour développer ses propres applets compatibles avec les applications présentes dans l’entreprise. En somme, RIM aurait réussi là où les autres fournisseurs cherchent encore. Comme l’explique Denise Sangster, du cabinet Global Touch, ” Nokia a été le premier sur ce marché avec son téléphone intelligent. Or aucun fournisseur n’a trouvé la bonne combinaison entre téléphonie et informatique mobiles, excepté RIM et, pour le grand public, Danger.” Danger fournit un terminal grand public, beaucoup plus ludique.Dès la rentrée les opérateurs devraient présenter le BlackBerry aux entreprises françaises. Pour l’heure, RIM est en phase de validation avec Bouygues et SFR qui chercheraient aussi du côté de Handspring, ces opérateurs n’ayant pas précisé leur stratégie pour ces terminaux.Orange, actionnaire de Danger, travaille sur un concept de terminal PDA/téléphone, sans donner plus de précision.Espérons toutefois que les opérateurs ne réinventent pas la roue quand celle-ci fait déjà avancer des milliers d’entreprises dans le monde.

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Fabrice Frossard et Laurent Sounack