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Bêtes à puces

Ils se baladent, font le beau ou viennent se coucher à vos pieds. Leurs maîtres, les plus grands spécialistes de la robotique, ont transformé un temps le Collège de France en terrain de jeu pour leurs ” animats “. Quel spectacle !

La faune a beau être diverse et variée, toutes les bêtes ont des yeux, des pattes et un cerveau. Les ” animats “, ces robots inspirés de véritables animaux, ont aussi de nombreux points communs. Ils sont tous équipés de radars ou de caméras. Voilà pour les yeux. Ils ont tous des roues ou des bras articulés. Voilà pour les pattes. Enfin, ils sont tous munis d’un circuit intégré qui leur permet d’analyser les signaux captés et d’en déduire des mouvements et des réactions. Un cerveau, en quelque sorte…Ce qui intéresse les chercheurs, en imitant des animaux, c’est d’inventer des machines réellement autonomes, capables de s’adapter à n’importe quel environnement et pouvant collaborer entre elles. Au MIT, par exemple, les chercheurs conçoivent des robots-fourmis qui communiquent pour le déminage de terrain.
A Grenoble, les chercheurs du projet Laplace ont inventé un robot-chien de garde. Sa caméra lui permet de repérer les mouvements d’éventuels intrus, un proxymètre à infrarouge identifie les obstacles sur son chemin, un capteur repère la lumière, notamment celle d’une flamme. Si le robot, haut d’une dizaine de centimètres, détecte un feu, la turbine située sur sa tête se met en route et souffle dessus.Dans les couloirs du Collège de France, on pouvait aussi découvrir d’énormes robots-insectes, dotés de six pattes comme leurs homologues biologiques. Un peu plus loin, les chercheurs du LIP6, le laboratoire d’informatique du CNRS, s’amusaient avec leur robot domestique. Véritable toutou, le robot suit les visiteurs à la trace. Muni d’une petite caméra et d’un processeur de traitement visuel, le robot repère les chaussures en analysant couleur, forme et teinte.La plupart des chercheurs veulent ainsi comparer des mécanismes de locomotion. Auke Jan Ijspeert, de l’université de Californie du Sud, reproduit par exemple les mouvements de la salamandre. D’autres tentent de comprendre comment évoluer dans un espace inconnu. Mécanismes d’apprentissage et repérages des éléments visuels les plus importants sont alors au programme. Enfin, la troisième grande famille de scientifiques s’intéresse au fonctionnement de groupe. Etudier comment, dans une meute de robots, chacun agit selon son propre intérêt, mais aussi dans l’intérêt collectif. C’est une des voies les plus prometteuses. Plutôt que d’inventer un hypothétique robot à l’intelligence artificielle surdéveloppée, on aura ainsi un ensemble de petites machines capables de coopérer. Pas si bête !Pour en savoir plus


Le site de la conférenceProchaine chronique le mardi 17 ocobre

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David Groison, journaliste