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Aucun véritable standard n’a encore émergé

Dans la galaxie des assistants personnels numériques et autres ” smartphones “, l’architecture Intel x86 est presque inexistante. Et aucun véritable standard n’a encore émergé. En…

Dans la galaxie des assistants personnels numériques et autres ” smartphones “, l’architecture Intel x86 est presque inexistante. Et aucun véritable standard n’a encore émergé. En tête figure encore le DragonBall de Motorola, qui équipe les Palm. Mais il est sans doute en sursis, menacé par l’architecture ARM, par ailleurs adoptée par les partisans du système Epoc.Tandis qu’à l’intérieur même du camp Windows CE, ARM n’est que l’un des multiples types de microprocesseurs qui se côtoient. L’intensité du combat montera d’un cran avec l’arrivée de la troisième génération de téléphones mobiles.Cette diversité a de quoi laisser perplexes les directions informatiques. Celles-ci, faute de pouvoir s’assurer d’une pérennité des applications, devront capitaliser sur la compatibilité des données, tout en s’efforçant d’utiliser des outils de développement, ou couches intermédiaires supportant différentes plates-formes.

Deux processeurs animent les combinés GSM ou DECT

Aujourd’hui, bien peu de gens savent quel est le processeur qui anime leur combiné GSM ou DECT (Digital Enhanced Cordless Telecommunications).En fait, il en existe généralement deux : l’un est un processeur de traitement de signaux (DSP), qui réalise notamment la compression et la décompression du flux vocal ; l’autre est un microcontrôleur cadencé à environ 15 MHz, qui gère à la fois le protocole GSM et la très simple interface utilisateur.Sur nombre de modèles d’Ericsson, par exemple, ce microcontrôleur intègre un c?”ur de Z80, un processeur qui eut son heure de gloire en micro-informatique. Chez d’autres constructeurs, l’architecture est propriétaire, ou parfois de type ARM.Mais au fond, peu importe, puisque le logiciel, très simple, est gravé en usine. Au contraire, les assistants personnels numériques supportent des applications sophistiquées. Le type de processeur détermine alors la capacité à les exécuter – une question de compatibilité que l’uniformité du monde PC avait presque fait oublier – et la puissance disponible. Plusieurs architectures (ARM, Hitachi SH3, SH4 et SH5, Mips et x86) aux jeux d’instructions différents se partagent ainsi le marché Windows CE. Les problèmes d’incompatibilité sont résolus au prix d’une pirouette qui alourdit les fichiers exécutables (lire encadré). Souvent cadencés à plus de 150 MHz, ces processeurs supportent des applications très exigeantes, comme le streaming audio ou vidéo. En revanche, la question de la compatibilité ne se pose pas – du moins, pour l’instant – chez les partisans de PalmOS. En effet, tous les Palm et compatibles sont construits autour du processeur Motorola DragonBall EZ, basé sur une architecture de type 68000, qui fut longtemps celle des Macintosh.

Palm et Motorola en passe dadopter ARM

Mais, cadencé à 16 ou 20 MHz, selon les modèles, le processeur des Palm affiche une puissance bien faible, qui explique l’absence de capacités multimédias de ces assistants numériques et leur faible définition graphique. Motorola a bien sorti une version un peu plus puissante – le DragonBall VZ (cadencé à 33 MHz) -, qui vient d’être exploitée par Handspring sur ses modèles Prism et Platinum. Mais l’avenir de la famille Palm pourrait rejoindre celui d’Epoc, avec l’adoption de l’architecture ARM. L’annonce officielle du portage de PalmOS est en effet imminente, et la récente décision de Motorola d’acquérir la licence des processeurs 32 bits d’ARM s’inscrit dans cette logique. Mais il reste que la compatibilité binaire avec les applications existantes sera perdue.L’émergence d’une nouvelle catégorie d’appareils, les smartphones, sera-t-elle l’occasion d’une standardisation ? Rien n’est moins sûr, si l’on en croit les premières annonces. Descendant d’une lignée déjà ancienne, le 9110i de Nokia, qui tourne sous le système Geos, est basé sur un microcontrôleur AMD compatible 486. En revanche, le R380s d’Ericsson et le PPC de Sagem reposent tous deux sur l’architecture ARM. Sans pour autant que l’on puisse espérer la moindre compatibilité, puisque leurs systèmes – Epoc et Windows CE – sont différents. Même si elle facilite toujours la vie des développeurs, la compatibilité n’est toutefois pas essentielle lorsque le smartphone ne peut pas recevoir de nouvelles applications. Ce qui est le cas du R380s, du 9110i et, sans doute, de la plupart de leurs prochains concurrents.

Les téléphones de 3e génération, cibles des processeurs

Mais il est probable que, à moyen terme, les smartphones seront plus ouverts. Leur architecture pourrait être le plus souvent basée sur un c?”ur d’ARM, si l’on en croit les annonces d’Intel (avec son projet Xscale) et du tandem que forment Psion et Parthus (avec leur Info- stream). Ces deux futurs processeurs ciblent en effet le marché des téléphones de troisième génération. C’est peut-être Java qui apportera à ces appareils un environnement d’exécution standard, leur permettant, quel que soit le c?”ur qui les anime, d’exécuter des programmes reçus par le réseau (GPRS ou UMTS).Pour satisfaire cette demande, ARM vient d’annoncer une extension baptisée Jazelle, qui optimise l’exécution d’une machine virtuelle. Tandis que Texas Instruments, principal fournisseur de jeux de circuits pour GSM, poursuit un projet visant à démontrer la faisabilité d’un téléphone de troisième génération, dont toutes les applications seraient écrites en Java. Mais il faut bien le dire : dans le domaine des smartphones, ce langage devrait rester encore quelques années dans les laboratoires. “Nos clients expriment une forte demande concernant Java. Toutefois, il s’agit surtout de définir une stratégie à long terme “, confirme Eric Lalardie, responsable ARM pour l’Europe du Sud.

Les constructeurs planchent sur des architectures 32 bits

En fait, les prémices de l’ouverture des téléphones existent déjà : tous les mobiles GSM reçoivent une carte à puce – la carte SIM -, qui amène ses propres applications, conformes aux standards SIM Toolkit ou JavaCard, indépendants des architectures de microprocesseurs. Cette carte permet également d’authentifier l’utilisateur et d’accéder au répertoire téléphonique qu’elle héberge. Pour prendre en charge ces fonctions, les cartes SIM – comme d’ailleurs les cartes à puce – intègrent actuellement un microcontrôleur 8 bits.Mais les constructeurs planchent sur des architectures 32 bits – d’ailleurs, là encore différentes. Par exemple, Gemplus a lancé le développement d’un contrôleur basé sur le c?”ur Risc V 850 de NEC. Pour sa part, Incard a choisi l’architecture ARM, décidément très présente. La puissance de ces cartes sera mise à profit pour exécuter des applications Java inscrites en usine, mais également pour générer des clés de chiffrement longues, qui permettront de sécuriser des transactions.Sans même compter le DSP, les smartphones du futur devraient ainsi intégrer jusqu’à quatre microprocesseurs : celui qui exécutera les applications résidentes ou reçues par le réseau, et celui de la carte à puce, auxquels s’ajouteront ceux qui prendront respectivement en charge les protocoles UMTS et, pour les communications sans fil de proximité, Bluetooth.

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hierry Lévy-Abégnoli