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Au pays du Soleil levant, la fibre optique est reine

NTT prévoit de remplacer plus de trente millions de lignes de cuivre d’ici à 2010. Le volontarisme de l’opérateur japonais, une concurrence organisée et le dégroupage de la fibre expliquent ce succès.

Au Japon, la fibre optique bat la paire téléphonique de cuivre par K?”O. Selon les chiffres officiels communiqués par le ministère japonais des Affaires intérieures et de la Communication, 95,7 % des nouveaux abonnements au
premier trimestre 2006 sont en FTTH (fibre jusqu’à l’abonné), les raccordements xDSL et câble TV représentant le reste. En valeur absolue, le nombre de raccordements FTTH a dépassé 5,4 millions dans l’archipel fin
mars 2006. ‘ La densité de population peut justifier l’avance asiatique en termes de déploiements à très haut-débit. En effet, la concentration de la population sur un très petit nombre de mégalopoles à très forte
densité minimise les coûts de déploiement, surtout quand les quartiers sont déjà abondamment desservis par des fibres et que les raccordements sont aériens ‘,
explique une étude de l’Idate de mars 2006 sur le
développement du très haut débit.

Prix agressifs chez NTT

Très fortement concurrencé au milieu des années 90 sur l’ADSL par Yahoo!BroadBand et Softbank, NTT a décidé au tout début du millénaire d’accélérer les raccordements FTTH pour leur couper l’herbe sous le pied avec
des accès plus performants. Par son volontarisme, l’opérateur historique joue un rôle central dans l’accélération des raccordements optiques, même si ‘ on observe qu’au Japon, l’obligation de
dégroupage des accès optiques de NTT coexiste avec des offres basées sur des infrastructures concurrentes ‘,
note l’étude de l’Idate. Son pari semble payer puisque la substitution du raccordement en xDSL par
l’abonnement en fibre optique s’accélère, comme le montrent les chiffres cités plus haut, bien que ses concurrents sur le FTTH en bénéficient aussi. L’opérateur nippon prévoit de remplacer, d’ici 2010, plus de trente
millions de lignes téléphoniques fixes en cuivre par des raccordements FTTH.La technologie retenue par NTT à l’origine de ses déploiements était de type BPon (Broadband passive optical network) et reste la base de son service B Flet’s. L’opérateur a, depuis, opté pour
une variante baptisée EPon (Ethernet passive optical network). Elle repose sur le protocole Ethernet et sur un partage d’une fibre à débit descendant de 1 Gbit/s entre plusieurs abonnés. Son déploiement a été
favorisé par l’avènement rapide d’équipements industriels depuis cette date.EPon est à la base du service Hikari Premium de NTT West, filiale régionale de NTT. Il offre un débit nominal de 100 Mbit/s symétriques pour 4 300 yens par mois, soit environ 30 ? mensuels (en mars 2005). Ces prix
agressifs confirment la stratégie de captation de clients engagée par NTT.Même si NTT (via ses 2 filiales NTT West et East) domine le marché, les opérateurs Usen (8,7 % du marché) et K?”Opticom (6,9 %) se sont fait une place au soleil. KDDI, au cinquième rang, prévoirait de racheter, début
2007, les activités FTTH de Tokyo Power Company, une compagnie d’électricité détentrice de réseaux en fibre optique. Preuve que la dynamique concurrentielle au Japon sur les accès en fibre optique est définitivement lancée.La dynamique inéluctable des raccordements en FTTH


Si l’xDSL sur paire de cuivre reste dominant dans le large bande au Japon, la dynamique est clairement en faveur des raccordements directs d’abonnés en fibre optique jusqu’à l’habitation (FTTH), dont le nombre
d’abonnés croît de plusieurs dizaines de milliers tous les trimestres.

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Frédéric Bergé