Passer au contenu

Après la pénurie, voici venue la surabondance de composants, mais ne vous réjouissez pas

Les géants de la tech font face à un ralentissement important de la demande de produits, du PC au smartphone. Voilà qui les laissent avec des inventaires trop importants et des productions de composants trop élevées.

De la pénurie à la surabondance de semi-conducteurs. Voilà la situation surprenante dans laquelle le monde semble se trouver maintenant, à en croire le Wall Street Journal.

Ces deux dernières années ont fait rimer pandémie avec pénurie. Les géants de la tech, qu’il s’agisse de Sony ou Microsoft pour leurs consoles de nouvelle génération, ou encore d’Apple, pourtant passé maître dans l’optimisation de sa chaîne de production et de logistique, ont tous rencontré des problèmes d’approvisionnement.

Les grands fondeurs, les entreprises comme TSMC qui fabriquent les semiconducteurs au cœur de nos appareils électroniques, ont eu toutes les peines du monde à satisfaire la demande. Tous (ou presque) ont établi des plans pharaoniques pour faire sortir de terre de nouvelles plants, ces usines high tech où sont gravés les circuits imprimés nécessaires au fonctionnement de nos téléviseurs, de nos voitures ou de nos smartphones.

Trop, c’est trop ?

Pourtant, « le monde est désormais inondé de puces », écrit le quotidien économique américain. Cet excédent de puces ne concerne évidemment pas tous les types de composants, les plus demandés et performants impliquent toujours des efforts importants des fondeurs. Néanmoins, cette surabondance s’explique par un contexte guère plaisant. Elle est surtout due à un manque d’appétit du grand public pour les produits électroniques, qui est nourri à la fois par la fin d’une vague de renouvellement important et par la situation économique (taux d’intérêt en hausse, menace de récession, bourse instable, etc.).

Selon le Wall Street Journal, « les inventaires de puces gonflent, en reflet de ce qui se passe à une plus large échelle chez les commerçants » où les « biens s’empilent sur les étagères », tandis que les fabricants de produits variés, qui connaissaient une forte demande pendant la pandémie, font désormais « face à une surabondance ». Autrement dit, offre et demande ne sont pas du tout synchronisées.

Des délais raccourcis, et des prix en baisse ?

Seuls points positifs, les délais d’attente sont, sauf cas particuliers, écourtés pour obtenir un produit, et les prix pourraient baisser pour purger les stocks. Un représentant de HP indiquait ainsi au Wall Street Journal qu’il est fort probable que les inventaires de PC grand public restent élevés pour les deux prochains trimestres, même si les choses pourraient s’améliorer. Dell, autre géant du PC, est dans une situation identique.
Logiquement, les sociétés qui fournissent les composants de ces PC sont à la peine. Nvidia annonçait ainsi que ses excès d’inventaire pourraient annuler les bénéfices de la dernière génération de puces graphiques qu’il a annoncées tout récemment. Ses clients, les revendeurs, veulent en effet vider leur stock composé de cartes de générations précédentes avant de le renouveler. Intel souffre également de la situation. Le géant des semi-conducteurs, étroitement associé au monde du PC, ne « voit pas de bonnes nouvelles à l’horizon », selon le Wall Street Journal. AMD, rival d’Intel, a, lui aussi, précisé que son inventaire est élevé pour ses processeurs.

Évidemment, cela commence à avoir des conséquences funestes. Tout d’abord, les acteurs du secteur annoncent des résultats qui n’atteignent pas les objectifs qu’ils s’étaient fixés, provoquant la baisse de leur action en bourse. Vient ensuite la vague logique et habituelle de licenciements. Intel a ouvert un plan à l’échelle mondiale. Micron Technology, géant de la mémoire, notamment, a indiqué qu’il licencierait 10% de ses salariés.

Mais le monde du PC n’est pas le seul à souffrir. Celui des smartphones aussi est ébranlé. Des géants comme Apple, Samsung et Qualcomm ont revu leur prévision à la baisse. Akash Palkhiwala, le directeur financier de Qualcomm, a ainsi indiqué au Wall Street Journal qu’il faudrait deux trimestres pour résoudre les problèmes en cours.

La situation est d’autant plus périlleuse que tous ces acteurs doivent maintenir leurs engagements et leurs investissements planifiés. Les prévisions à plus long terme, d’ici à 2030, prévoient en effet toujours un doublement des ventes de puces, pour un marché global de mille milliards de dollars. La course à l’investissement est donc toujours de mise, et ce nouvel obstacle né de la pandémie ne semble pas devoir l’arrêter.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Source : The Wall Street Journal


Pierre FONTAINE
Votre opinion
  1. Quel parti pris dans cet article, quelle mauvaise foi !
    Elon ennemi public n°1, j’en doute !
    Musk a des dossiers et fait bouger les choses. Ça dérange en haut lieux jusqu’à lui faire craindre pour sa vie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *