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Ambiance morose au Start-up Village

Le vague à l’âme envahit Start-up Village, qui accueille une trentaine d’exposants contre une cinquantaine en 2000. Cette année, ce petit salon, inclus dans le Fiht-Comdex, cherche sa place à la Seti.

La start-up n’est plus à la mode. ” Il n’y a pas ici de dirigeants de start-up mais des entrepreneurs. Start-up, ça ne veut rien dire. “Cette remarque lancée au cours d’une des conférences de Start-up Village est révélatrice de l’ambiance générale du salon. L’espace Start-up Village était au départ conçu pour permettre à de jeunes pousses de rencontrer des investisseurs. Le prix des stands y est ainsi moins élevé que sur les autres salons : 9 000 francs pour un stand complet équipé et meublé, contre 20 000 au minimum ailleurs.Pourtant, la moitié des vingt-sept exposants sont des prestataires de services, des intermédiaires financiers ou des incubateurs, surtout présents pour assurer leur notoriété.Le village a même enregistré des annulations de dernière minute, parfois pour cause de dépôt de bilan. Par ailleurs, certaines sociétés ont préféré ne pas s’afficher avec les start-up, mais jouer dans la cour des grands en exposant à Online ou au Fiht.” Le contexte de marché difficile des start-up se répercute nécessairement sur le village, reconnaît le commissaire général Xavier Guillois. Cela ne remet pas en cause son existence. Il reste le petit frère qui observe les grands. Cet espace permet à de jeunes sociétés de faire leur première expérience de salon. L’année prochaine, nous regrouperons dans le même hall Online et le Fiht. Cela permettra au village d’être à la croisée des technologies. “

Rendez-vous avec la prudence

En partenariat avec Planet Start-up, le salon a organisé un cycle de conférences destinées aux porteurs de projet. Au programme : l’étude des business modèles, les solutions de financements et les sorties envisageables.Au cours d’une table ronde sur l’introduction en Bourse, les spécialistes des marchés ont tiré le bilan des valeurs de la Net-économie. Sur les 162 sociétés cotées au Nouveau Marché, 104 titres sont aujourd’hui au dessous de leur cours d’introduction.” Aujourd’hui, on veut du concret et pas seulement du projet, a insisté Pierre-Yves Joussellin, responsable commercial France d’Euronext Paris. Les investisseurs ne veulent plus parier sur des sociétés dont le marché n’est pas encore là. Nous sommes tous coupables, aussi bien les porteurs d’offres que les acheteurs, d’avoir fait entrer des sociétés qui n’étaient pas mûres. Peut-être que nous sommes allés marcher sur les plates-bandes du capital-risque. “Même son de cloche dans une autre conférence : les spécialistes de l’amorçage ont incité les entrepreneurs à s’assurer de la viabilité immédiate de leur marché. ” Ceux qui comptent sur la vente ou la publicité en ligne pour rentabiliser leur entreprise, sont soit déjà morts, soit en passe de l’être “, a asséné Thomas Legrain, PDG de Coac Invest. Le message était clair pour les entrepreneurs : lheure est à la prudence.Mieux vaut renforcer son projet et sa stratégie en attendant un meilleur contexte pour se lancer ou se développer à grande envergure.

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Laure Deschamps