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Amazon, Fnac : les frais de livraison vont augmenter sur ces produits

Si vous avez l’habitude d’acheter des livres sur Amazon ou Fnac, cela va bientôt changer. À partir du 4 octobre 2023, la livraison de livres neufs achetés en ligne ne sera plus gratuite. On vous explique tout.

Acheter un livre sur internet pour quelques centimes, c’est bientôt fini. Une nouvelle loi, qui entrera en vigueur le 4 octobre 2023, impose un tarif minimum de 3 € pour la livraison de livres neufs commandés en ligne. Cette disposition a été adoptée par le Parlement dans le but de protéger les librairies indépendantes face aux plateformes de commerce en ligne comme Amazon ou Fnac.

Un prix plancher pour la livraison de livres chez Fnac et Amazon

La nouvelle loi sur la livraison de livres s’inscrit dans le cadre de la loi Lang de 1981, qui fixe le prix unique du livre en France. Cette loi interdit aux vendeurs de livres neufs de pratiquer une remise supérieure à 5 % sur le prix fixé par l’éditeur. Elle a pour objectif de préserver la diversité culturelle et le maillage territorial des librairies.

Or, certains acteurs du commerce en ligne, comme Amazon ou Fnac, ont contourné cette règle en proposant la livraison gratuite ou quasi gratuite (0,01 €) des livres neufs achetés sur leur site. Ainsi, ils ont pu attirer les clients avec des prix plus bas que ceux pratiqués par les librairies physiques, qui doivent supporter des charges plus importantes.

Pour mettre fin à cette situation, le Parlement a voté en 2021 une proposition de loi portée par la sénatrice LR Laure Darcos, qui impose un tarif minimum pour la livraison de livres neufs commandés en ligne. Ce tarif est fixé à 3 €, quel que soit le montant ou le nombre de livres achetés. Il s’applique dès lors qu’un livre est présent dans une commande, même si celle-ci comprend d’autres produits.

Une mesure contestée par Amazon et ses clients

La nouvelle loi sur la livraison de livres a été saluée par les représentants des librairies indépendantes, qui y voient une façon de rétablir l’équité entre les différents acteurs du secteur. Selon Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la librairie française (SLF), il s’agit de  « mesures proportionnées qui mettent le livre au même niveau que les autres produits, rien de plus, rien de moins ».

En revanche, elle a été vivement critiquée par Amazon et ses clients, qui y voient une atteinte à leur pouvoir d’achat et à leur liberté de choix. Pour Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France,  « cette mesure va pénaliser les lecteurs », car « près d’un livre sur deux vendu par Amazon est expédié vers des petites villes et campagnes, c’est-à-dire vers des territoires souvent dépourvus de librairies ». Il ajoute que « la gratuité de la livraison est un élément clé de la satisfaction des clients ».

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Les clients d’Amazon Prime et du programme Fnac+ sont particulièrement mécontents, car ils devront aussi payer les frais de livraison de livres, alors qu’ils bénéficient de la gratuité sur les autres produits.

Un défi pour l’avenir du livre

La nouvelle loi sur la livraison de livres pose la question de l’avenir du livre à l’ère du numérique. Elle soulève des enjeux économiques, culturels et écologiques.

D’un point de vue économique, elle vise à soutenir les librairies indépendantes, qui sont des acteurs essentiels de la chaîne du livre et de la vie culturelle locale. Elle cherche aussi à limiter le pouvoir des géants du commerce en ligne, qui sont accusés de pratiquer une concurrence déloyale et d’échapper à l’impôt.

D’un point de vue culturel, elle invite à réfléchir sur la valeur du livre et sur le rapport entre le prix et la qualité. Elle encourage les lecteurs à privilégier les achats en librairie, où ils peuvent bénéficier des conseils des libraires et découvrir des ouvrages variés. Elle incite aussi à favoriser les circuits courts et les éditeurs locaux.

D’un point de vue écologique, elle vise à réduire l’impact environnemental de la livraison de livres, qui génère des émissions de CO2 et des déchets d’emballage. Elle invite à consommer moins, mais mieux, en évitant les achats impulsifs et en privilégiant le prêt, le don ou l’échange de livres.

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La nouvelle loi sur la livraison de livres est donc un défi pour tous les acteurs du secteur du livre, qui doivent s’adapter aux évolutions des modes de consommation et aux attentes des lecteurs.

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Source : L'internaute


Gabriel Manceau
Votre opinion
  1. C’est un peu ridicule cette loi. En campagne, il faut déjà faire 30 ou 40 km pour trouver une librairie (voir plus) ; et encore quand ils ont en stock ! Eux même sont parfois obligés de commandé rallongeant un peu plus le délai…
    Je croyais qu’il y avait déjà une loi interdisant la remise de 5% pour la vente en ligne.
    Pas sûr que ça aide réellement les libraires.

  2. C’est vraiment dommage et ne servira pas à grand chose ,je nirais pas plus dans les librairie, je commanderai en retrait magasin et pi voilà.

  3. Les « petites » librairies sont peu fréquentes en dehors des grandes villes. Entre payer 3€ pour recevoir les livres chez soi ou faire 30km en voiture sans garantie que le livre recherché soit disponible, beaucoup de lecteurs continueront à privilégier Amazon et autres entreprises similaires. Donc les consommateurs paieront plus cher, les petites librairies ne seront pas plus protégées et Amazon et Cie engrangeront des bénéfices supplémentaires en facturant des livraisons qui étaient gratuites jusque là (et c’est la loi qui pousse à cela, pas une quelconque stratégie commerciale)!!!
    Belle décision stupide. Pour aider réellement les librairies il aurait peut-être mieux valu essayer une idée similaire à la chronologie des médias pour les films: un livre récent disponible uniquement physiquement en librairie (et interdit à la livraison) pendant 4-6 mois puis ouverture à la livraison. Ou tout autre idée qui aurait eu un réel impact pour les librairies.

  4. Hé bien les gens vont commander leurs livres en numérique maintenant….. et les librairies n’y gagneront pas plus…

  5. “D’un point de vue écologique, elle vise à réduire l’impact environnemental de la livraison de livres, […] en privilégiant le prêt, le don ou l’échange de livres.”

    C’est oublier que lorsqu’on prête, donne ou échange des livres, on spolie l’auteur (l’éditeur…) de ses droits qui lui permettent (ou pas d’ailleurs) de vivre !
    Et s’il n’y a plus d’auteurs ou d’éditeurs, il n’y a plus de livre donc de culture.
    C’est donc une incitation qui nuit à la culture !

  6. C’est très bien ! Les librairies ne vendront pas plus et le piratage des livres va augmenter !
    Un grand bravo aux gens stupides qui nous gouvernent et ne comprennent rien ! La France ne se limite pas à Paris ou autres principales grandes villes. Il n’y a pas de librairies dans les petites villes de province.
    Payer 3 litres d’essence à 1.95€, soit 5.85€ pour faire 34km A/R, plus le temps perdu pour un livre qui devra être commandé dans 95% des cas, alors le choix s’impose. Je resterai chez moi.
    Je commanderai maintenant sur Amazon 1 fois 2 livres au lieu de 2 fois 1 livre pour 0.01 cts de port au lieu de 2 fois 5.85€ d’essence et d’usure de ma voiture !

  7. Vraiment n’importe quoi cette loi
    L’échange, le don, le prêt merci pour les droit d’auteurs
    Point numéro 2 faire 35 km pour un livre bravo l’empreinte carbone
    Les libraires vont tuer la culture à force de pleurer contre amazon et compagnie
    Vous avez juste réussi à réduire le pouvoir d’achat des français, franchement bravo les ouin ouin

  8. Saut erreur de ma part, le prix des livres est fixé par l’éditeur.
    Quel que soit l’endroit où on achète le livre, le prix est le même, sauf lors d’opérations de déstockage d’invendus.
    Une remise maximale de 5 % sur les livres ?
    Je ne connais aucune librairie qui applique cette réduction.
    La FNAC l’applique pour les personnes ayant la carte FNAC (carte payante), ainsi que certaines grandes surfaces. Et, en ce qui concerne la FNAC, cette réduction n’est appliquée que si le livre commandé en ligne est retiré en magasin. S’il est livré à domicile, la remise n’est pas appliquée.
    Les clients qui le peuvent iront vers ses enseignes physiques pour faire des économies et pas vers les librairies, si tant est qu’une librairie existe là où ils habitent.
    Petite question : Votre enfant est scolarisé et son prof demande un livre dans une édition particulière la veille pour le lendemain. La librairie la plus proche n’a pas cette édition en stock et vous annonce soit un délai de plusieurs semaines pour l’obtenir, soit que cette édition particulière n’est plus disponible auprès de ses fournisseurs. Que faites-vous ?
    Vous faites le tour de toutes les librairies à proximité, si vous habitez dans une grande ville, en espérant trouver le livre demandé ?
    Ou vous regardez en ligne sur Amazon ou à la FNAC si ce livre est disponible, et vous le commandez ?
    Et si vous avez la chance d’habiter en ville, d’avoir un magasin FNAC à proximité et d’être adhérent FNAC, en choisissant le retrait en magasin, vous bénéficiez de la livraison gratuite, de la remise de 5 %, et d’une livraison en 1 jour…

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