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On a testé le nouveau Firefox : est-il plus rapide que Chrome ?

Avec l’arrivée de Firefox Quantum, Mozilla a promis des gains de performances majeures. Afin de prendre la mesure de ce bond en avant, nous avons passé Firefox et ses concurrents au crible. Résultats en quelques chiffres.

La semaine dernière, Mozilla lâchait sur le monde une nouvelle mouture de son navigateur, Firefox 57, également appelé Firefox Quantum. Revu de fond en comble, il introduit de nouveaux moteurs, de rendu notamment, et promet d’être vraiment plus rapide. Au point de dépasser Chrome, nous laisse-t-on entendre.

Il est indéniable que le nouveau Firefox est plus véloce au quotidien, qu’il affiche les pages Web en un souffle, que les ralentissements quand on multiplie les onglets sont de l’histoire ancienne, sauf à vraiment abuser.

Le gain est réel, nous avons donc voulu l’opposer à Chrome au fil de quelques benchs destinés à mesurer sa capacité à gérer les Javascripts, notamment. L’occasion également de le comparer à Edge, le navigateur de Microsoft, et, dans une moindre mesure, à Safari, d’Apple.

Pour que la comparaison avec ce dernier browser soit la plus pertinente possible, nous avons réalisé tous nos tests sur un même ordinateur : un MacBook Pro 15 pouces équipé d’un Core i7 2,9 GHz, de 16 Go de mémoire vive et d’un SSD de 512 Go. La partie graphique est assurée par un chipset Intel HD Graphics 630 ou une Radeon Pro 560 (avec 4 Go de mémoire).

Sur cette machine, nous avons installé Windows 10, pour réaliser les tests avec Firefox 57, Chrome 62 et Edge 40. Ceux menés avec Safari 11 l’ont évidemment été sous macOS 10.13. Concernant les navigateurs, leurs réglages n’ont pas été modifiés avant les tests et aucune extension n’a été installée. Leur cache et leur historique étaient également vierges.

Enfin, nous avons fait tourner chaque bench trois fois, le résultat retenu est une moyenne de ces trois exécutions.

Jetstream, se frotter aux appli Web avancées

Evolution de SunSpider, JetStream est conçu pour déterminer comment un navigateur réagit face à des applications Web complexes et exigeantes. Il mesure une suite de tâches, comme des calculs mathématiques ou la rotation d’objets 3D, et donne une idée de la performance globale du browser.

Plus le score est élevé, meilleure est la performance. En l’occurrence, Firefox 57 est plus rapide que Chrome 62, mais reste très en deçà de Edge, qui domine ses deux concurrents pour ce test.

Speedometer, mesurer la vitesse d’interaction

Lancer rapidement une application Web est une bonne chose, mais encore faut-il qu’elle soit ensuite réactive. Speedometer simule des interactions entre un site et un utilisateur, en l’occurrence en ajoutant des éléments dans une liste de tâches à effectuer.

Comme ce bench évalue le nombre de fois où un ensemble d’actions peut être exécuté en une minute, plus le score est élevé, plus le navigateur est performant.

En l’occurrence, Firefox 57 fait mieux que Edge mais reste loin de ce qu’offre Chrome. Notons en passant que Safari (sous macOS) est le grand vainqueur de ce bench avec 169 runs/minute. Bien mieux que Chrome et ses 137,7 runs/minute.

MotionMark : la gestion des contenus multimédia 

Le Web ne se contente plus de texte et d’images depuis bien longtemps et MotionMark s’attelle justement à prendre la mesure de la capacité des navigateurs à gérer les contenus vidéos et graphiques, qu’il soit question de nœuds SVG, d’éléments HTML gérés par des feuilles de style CSS, etc.

MotionMark confronte les navigateurs à des « scènes animées complexes », qui doivent être affichées à un nombre d’images par seconde préétabli, 60 i/s, pour être précis.

En l’occurrence, Firefox domine largement Chrome, mais se situe légèrement en deçà de Edge.

ARES-6 : le javascript dans ses retranchements

Les sites dits modernes reposent largement sur l’utilisation de Javascript. ARES-6 permet non seulement d’exécuter les fonctionnalités les plus récentes de ce langage mais également de s’assurer que les navigateurs sont capables de les exécuter de manière répétitive sans flancher. Comme le dit le site d’ARES-6, ce bench « récompense les navigateurs qui démarrent rapidement et fonctionnent sans anicroches ».

En l’occurrence, le résultat des tests est donné en millisecondes. C’est donc le seul bench de notre sélection où le moins gros score indique la meilleure performance globale. Ici, il n’y a pas vraiment discussion, Chrome s’affiche en grand vainqueur, très largement au-dessus de ses deux concurrents qui se tiennent dans un mouchoir de poche.

En définitive, au fil de ces quatre outils, on remarque une chose, Firefox n’est jamais le premier. Pour autant, il est important de remarquer que le navigateur de Mozilla est systématiquement classé deuxième – c’est un peu le Poulidor des navigateurs Web. Il s’impose face à la concurrence par sa régularité. Une deuxième place qui prouve également que le browser au panda roux est bien revenu dans la course.

Firefox vs Chrome, la course à la mémoire

Toutefois la rapidité n’est pas tout : le nouveau Firefox est aussi donné pour être beaucoup plus économe en ressources mémoire. C’est pourquoi nous avons comparé sa consommation de mémoire vive avec celle de Chrome en ouvrant les mêmes sites dans les mêmes onglets au fil de trois petits scénarios.

Un des problèmes historiques de Firefox est sa consommation de RAM. Avec Firefox Quantum, le navigateur libre est censé avoir progressé, au point de consommer jusqu’à « 30% de RAM de moins que Chrome ».

Nous nous sommes donc amusés à effectuer différentes mesures en ouvrant, un, puis cinq, puis vingt onglets (Webmail, YouTube, site d’info, etc.), afin d’estimer leur consommation de mémoire vive. Notons que nous avons redémarré la machine de test avant de passer d’un navigateur à un autre.
Si vingt onglets ne sont clairement pas représentatifs d’un usage ultra intensif, ils permettent malgré tout de comparer la quantité de mémoire consommée par les différents processus liés aux navigateurs.

Deux constatations s’imposent rapidement. La première, Firefox est loin de tenir sa promesse face à Chrome, que ce soit avec un, cinq ou vingt onglets ouverts. Il est même évident que Firefox consomme plus de mémoire vive que son adversaire. La seconde, la différence de consommation de RAM entre les deux logiciels s’amenuise au fur et à mesure qu’on augmente le nombre d’onglets ouverts.

Ainsi, avec un onglet ouvert, Firefox consomme plus de trois fois plus de Ram que Chrome sous Windows 10. Avec cinq onglets ouverts, Firefox ne requiert que 1,4 fois plus de mémoire vive. A vingt onglets ouverts, la différence est quasiment nulle.

Notons que les mêmes tests réalisés avec Firefox 56.0.2 montrent la même tendance. La consommation en ressource mémoire du prédécesseur de Quantum est supérieure. La différence de mémoire nécessaire entre les deux versions de Firefox est suffisamment significative pour qu’elle ait un impact sur les configurations les plus courantes, qui sont également celles qui embarquent le moins de mémoire vive.

Dans tous les cas, la fluidité d’utilisation de Chrome 62 et Firefox 57 est bonne, leur réactivité à passer d’un onglet à un autre ou à fermer un onglet sans faille. Nous n’avons pas remarqué de ralentissement mais avec 16 Go de mémoire vive sous la capot, le contraire aurait été agaçant.

En tout cas, il paraît évident que Firefox a fait de gros progrès dans la gestion de la mémoire

Firefox contre Firefox, Windows contre macOS

Puisque nous avions pris la peine d’installer Windows 10 sur un Mac, pourquoi ne pas comparer Firefox sur les deux systèmes d’exploitation présents sur la machine ?

De manière assez surprenante, on remarque rapidement qu’à l’exception notable de MotionMark (sans doute quelque chose à voir avec la mise en avant de Metal puisque ce bench sollicite le GPU), tous les benchs réalisés donnent de meilleurs résultats sous macOS que sous Windows 10. Firefox est donc un tout aussi bon navigateur sous Windows que sous macOS, même si Safari 11 demeure, pour l’heure le plus performant à domicile.

Un retour dans la course

En définitive, Firefox 57 (Quantum) ne détrône pas Chrome. David n’a pas eu raison de Goliath. Néanmoins, Mozilla raccroche les wagons techniquement et conserve dans sa manche un atout de taille. Presque aussi performant que Chrome, il demeure le champion de la défense de votre vie privée et d’une vision forte d’un Web ouvert et libre. Comme nous le confiait la semaine dernière Mark Mayo, senior vice-président de Firefox, son bébé n’est désormais plus un choix de compromis. Il peut être adopté sans sacrifier ni ses principes, ni son confort de surf.

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Par : Opera

Pierre FONTAINE